AccueilKurdistanBakurPourparlers turco-kurdes: C'est à l'État turc de faire un pas maintenant

Pourparlers turco-kurdes: C’est à l’État turc de faire un pas maintenant

TURQUIE / KURDISTAN – Alors que la guérilla kurde a annoncé sa prochaine dissolution, plusieurs dizaines de milliers d’otages kurdes, dont de nombreux prisonniers malades, croupissent dans les geôles turques depuis des années, tandis qu’une partie des municipalités kurdes est toujours sous la tutelle illégale de l’État turc et que les exigences kurdes en matière des droits linguistiques, culturels ou politiques des Kurdes sont ignorées. C’est pourquoi les Kurdes demandent à l’État turc de faire un pas afin que les efforts de paix soient partagés à égalité par les deux parties.

 

Avec son récent congrès, la guérilla kurde a non seulement répondu aux exigences de l’appel historique d’Abdullah Öcalan, mais a également transmis un message au pouvoir politique turc qui lui demandait de prendre des mesures vers une dissolution. Tous les regards sont désormais tournés vers le gouvernement turc.

 

Le 12e Congrès tant attendu du PKK a eu lieu et le Conseil du Congrès a fait une déclaration publique. Dans le communiqué, il a été indiqué que les décisions du Congrès et les détails de la nouvelle orientation seront partagés avec le public dans les prochains jours. Cette évolution a eu un grand impact dans les cercles politiques, tant en Turquie qu’à l’échelle internationale.

 

L’appel historique d’Abdullah Öcalan

 

La décision du congrès est venue à l’ordre du jour après l’historique « Appel à la paix et à la société démocratique » lancé par le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan depuis İmralı le 27 février. Dans cet appel, Abdullah Öcalan s’est adressé à la fois au PKK et à l’État, soulignant que la question kurde devait être résolue par des méthodes politiques et légales et a mis la fin de la période de lutte armée à l’ordre du jour. Le PKK a rapidement répondu positivement à cet appel et a annoncé qu’il répondrait à ses exigences.

 

L’attitude incertaine de l’État et du gouvernement

 

Malgré ces évolutions, l’État et le gouvernement ont d’abord hésité à prendre une position claire. Le président de l’AKP, Tayyip Erdoğan, et les porte-parole de l’AKP ont exprimé la tenue du congrès du PKK comme une condition préalable à l’avancement du processus, mais n’ont pas répondu directement, positivement ou négativement, à l’appel d’Abdullah Öcalan. Cette incertitude, qui a duré jusqu’au 10 avril, a atteint une nouvelle étape avec la réunion critique entre le président Erdoğan et la délégation d’İmralı à Beştepe. Suite à cette réunion, une attente commença à se former dans les cercles dirigeants quant à la date du congrès.

 

Processus de test de puissance

 

Il a annoncé officiellement que le 12e Congrès du PKK avait été achevé et que ce congrès s’était tenu dans le cadre tracé par Abdullah Öcalan. Avec cette déclaration, on considère qu’une nouvelle phase a été franchie dans le processus. Désormais, tous les regards sont tournés vers le pouvoir politique. Car tant les promesses faites à İmralı que les différentes déclarations faites à la Grande Assemblée nationale turque (TBMM) placent le gouvernement sous une certaine responsabilité. En particulier, l’engagement de l’AKP à « résoudre la question kurde sur des bases légales et démocratiques » apparaît comme l’élément principal qui sera testé dans ce processus.

 

Des mesures politiques et juridiques sont attendues

 

La déclaration du congrès du PKK pourrait avoir un impact direct non seulement sur la dynamique interne du mouvement de libération kurde, mais aussi sur la politique intérieure de la Turquie. Il est considéré que les mesures à prendre dans des domaines tels que la démocratisation, les réformes constitutionnelles, la liberté d’expression et le renforcement des gouvernements locaux sont d’une importance cruciale pour le bon déroulement du processus. Mais pour que tout cela se produise, le pouvoir politique doit désormais élaborer des politiques plus concrètes, plus claires et plus globales. De larges segments de la société, en particulier ceux qui fondaient auparavant leurs espoirs sur le processus de résolution, attendent avec curiosité de voir comment l’AKP réagira à cette nouvelle ère. (Mezopotamya)