SYRIE – Les municipalités populaires de Cheikh Maqsoud et d’Achrafiyah – quartiers kurdes d’Alep – ont repris leurs services après la suppression des points de contrôle en vertu d’un récent accord signé avec le régime syrien.
Cheikh Maqsoud (Şêxmeqsûd) et Achrafiyah figuraient parmi les zones ayant subi d’importantes destructions avant la révolution du Rojava. Ces quartiers sont devenus des foyers de résistance à mesure que l’étincelle de la révolution se propageait. Lorsque la révolution syrienne a dégénéré en conflit et en lutte pour le pouvoir, Cheikh Maqsoud et Achrafiyah ont subi d’intenses combats et de nombreuses épreuves. À partir de 2016, ces quartiers ont été attaqués par des mercenaires affiliés à l’État turc. En réponse, les combattants des Unités de protection du peuple (YPG) et des Unités de protection des femmes (YPJ), aux côtés de la population locale, ont opposé une résistance acharnée. Le nom de Cheikh Maqsoud est resté gravé dans l’histoire grâce à cette résistance.
Cette guerre est connue comme l’une des plus difficiles jamais vécues dans les régions du nord et de l’est de la Syrie. Le quartier a subi d’immenses dégâts et une grande partie de ses bâtiments a été détruite. Face à ces destructions, la population s’est organisée avec un grand dévouement et a créé ses propres institutions, dont la Municipalité populaire. Cependant, le quartier est resté longtemps assiégé par des groupes armés, et le régime Baas a ensuite poursuivi cette politique. L’entrée de matériel et d’équipements essentiels étant bloquée, les services municipaux ne pouvaient être assurés que pour répondre aux besoins les plus urgents.
Un embargo a été imposé sur les deux quartiers
Emîne Beyram, coprésidente de la municipalité populaire des quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, a partagé des informations sur les travaux municipaux menés dans les deux zones.
Emîne Beyram a rappelé que la Syrie était en guerre et en conflit depuis 13 ans et a ajouté : « La révolution du Rojava a également débuté à cette époque. À cette époque, les municipalités de Sheikh Maqsoud et d’Achrafiyah étaient organisées comme les autres institutions du quartier. Les services municipaux étaient confrontés à d’immenses difficultés et fonctionnaient avec des ressources très limitées. Cette situation est le résultat d’un siège de 13 ans et du lourd embargo imposé aux quartiers. Cela a créé un sérieux obstacle à la réparation des structures endommagées et à la reconstruction des zones détruites, car les matériaux nécessaires ne pouvaient pas être acheminés dans les quartiers. Par conséquent, nous avons été contraints de limiter notre action aux services d’urgence. De plus, Sheikh Maqsoud et Achrafiyah n’ont jamais été traités comme les autres quartiers d’Alep. Il y a toujours eu une forme de discrimination. »
Emîne Beyram a également évoqué l’accord conclu entre les coprésidents des quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafiyah et le gouvernement de Damas et a poursuivi : « L’article 5 de l’accord entre les coprésidents et le gouvernement de Damas concernait les services municipaux. Cet article prévoyait la suppression des postes de contrôle. Il s’agissait de l’une des premières mesures prises pour mettre en œuvre l’accord. L’objectif est de garantir que Cheikh Maqsoud et Achrafiyah soient reconnus pour leur rôle dans l’industrie et le commerce, de créer un espace pour les habitants et de leur permettre d’exercer leur activité plus librement.
Sur cette base, la municipalité centrale d’Alep a assumé cette responsabilité en coordination avec la municipalité de quartier. Selon l’accord, la municipalité de Cheikh Maqsoud et d’Achrafiyah sera représentée au sein de la municipalité centrale d’Alep par un comité. Ainsi, Cheikh Maqsoud et Achrafiyah pourront utiliser leurs propres ressources pour le processus de reconstruction, tout comme les autres quartiers. Cette étape est importante pour éviter que les difficultés rencontrées par le passé ne se reproduisent. Cependant, le système que nous avons mis en place restera inchangé et continuera d’exister, car ces quartiers présentent une situation unique. » (ANF)