AccueilMoyen-OrientTurquieTURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Cüneyt Aydınlar

TURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Cüneyt Aydınlar

ISTANBUL – Les Mères du samedi réunies pour leur 1040e veillée hebdomadaire ont exhorté l’État turc à leur livrer les noms des assassins de Cüneyt Aydınlar, un étudiant porté disparu après son arrestation par la police à Istanbul/Bakırköy le 20 février 1994.

A l’occasion de leur 1040e veillée contre les disparitions forcées, l’Initiative des mères du samedi a appelé le gouvernement turc à faire la lumière sur le sort de Cüneyt Aydınlar. Aydınlar, 22 ans, était étudiant en troisième année d’économie à l’Université d’Istanbul lorsqu’il a été arrêté à un arrêt de bus à Bakırköy le 20 février 1994 et emmené au commissariat de police politique de Gayrettepe. Le commissariat était alors considéré comme un centre de torture notoire. Aydınlar y a été détenu avec treize autres personnes qui avaient été placées en garde à vue dans le cadre de la même opération. Les arrestations n’ont été confirmées que le 27 février.

Le lendemain, le groupe fut transféré devant la Cour de sûreté de l’État (DGM, aujourd’hui abolie) – Cüneyt Aydınlar n’en faisait pas partie. Le 17 mars 1994, le groupe eut sa première consultation avec son conseiller juridique. Au cours de cette conversation, il révéla publiquement qu’Aydınlar avait été torturé jusqu’au 2 mars 1994 et qu’il ne pouvait plus marché. Mais la police turc a prétendu que l’étudiant s’était échappé le 28 février 1994, lors d’une reconstitution sur place.

 

Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.