TURQUIE / KURDISTAN – Le 29 juin 1925, le pouvoir turc pendait le leader kurde Cheikh Said et 47 de ses partisans à Amed. 99 ans après son exécution, on ne sait toujours pas où se trouve le corps de Cheikh Said.
Cheikh Said (Şêx Seîdê Pîran) était un cheikh zaza et l’un des chefs de la rébellion kurde portant son nom. Il était un dignitaire de la tariqa naqshbandiyya (Nakşibendi), une confréries soufies de l’Islam sunnite
Şêx Seîd* a été capturé en avril 1925 par les troupes turques. Il a été condamné à mort le 28 juin 1925 et pendu le lendemain à Diyarbakır (Amed) avec 47 de ses partisans.
L’Etat turc a essayé de faire croire que la rébellion dirigée par Cheikh Said était à motivation islamique pour faire passer les Kurdes pour des « arriérés » qu’il fallait « civiliser » à coup de massacres. Pourtant, les Kurdes de « Turquie » s’étaient révoltés en masse quand on les avait privés d’un Etat indépendant promis lors du Traité de Sèvre signé le 10 août 1920. (Les révoltes de Dersim, Zilan, Ararat… sont les principales révoltes kurdes des années 1920-1930 qui ont toutes étaient écrasées dans le sang par l’Etat turc.)
Outre les revendications culturelles kurdes, les rebelles kurdes détaillait également les craintes de déportations massives imminentes de Kurdes. Ils ont également fait part de leur mécontentement quant au fait que le nom du Kurdistan n’apparaissait pas sur les cartes, aux restrictions imposées à la langue kurde et à l’éducation kurde et aux objections à l’exploitation économique des régions kurdes par l’Etat turc, au détriment des Kurdes.
Les autorités turques ont enterré le corps de Şêx Seîd (en turc: Şeyh Sait) dans une fosse commune anonyme pour empêcher les Kurdes de lui rendre hommage.
99 ans après sa mort, on ne sait toujours pas où trouvent ses restent. Le pouvoir turc montrant ainsi que les Kurdes seront punis même après leur mort et que même leurs cadavres seront des moyens de faire souffrir tout un peuple…