IRAN – Les prisonnières politiques kurdes, Warisha Moradi et Pakhshan Azizi sont emprisonnées depuis 10 mois par le régime théocratique iranien. La première audience d’Azizi a eu lieu le 28 mai dernier. Les deux femmes sont accusées d’« insurrection armée » (baghi) et risquent la peine de mort.
Le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN) a rapporté que Warisha Moradi, membre de la Société des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR), avait été transférée du quartier des femmes de la prison d’Evin à la branche 15 du tribunal pour son audience. Sa première audience, le 9 avril, a été annulée en raison de l’absence du deuxième juge.
Varisha Moradi, qui avait déjà été accusée d’« insurrection armée » (baghi) par la cinquième branche du parquet révolutionnaire de Téhéran, s’est vu refuser la possibilité de se défendre devant le tribunal. Le juge Abolghassem Salavati a également interdit à ses avocats de présenter une défense.
Au cours du mois dernier, Moradi s’est vu refuser tout contact ou visite avec sa famille et ses avocats sur ordre du juge Salavati.
Le 14 mai, Salavati a également ordonné son transfert dans le quartier 209 du ministère du Renseignement de la prison d’Evin pour un interrogatoire supplémentaire et elle a été renvoyée dans le quartier des femmes au bout de trois jours. En signe de protestation, Moradi et Azizi ont entamé une grève de la faim pendant deux jours.
La deuxième audience de Bakhshan Azizi s’est tenue à la 26e chambre du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, présidée par la juge Iman Afshari. Sa première audience, le 28 mai, s’est tenue dans la même salle pour « insurrection armée » (baghi).
Elle a été arrêtée par le ministère du Renseignement à Téhéran le 4 août 2023 et emmenée dans le quartier 209 de la prison d’Evin. Plusieurs membres de sa famille ont été arrêtés au même moment, mais relâchés après quelques jours d’interrogatoire.
Pendant sa détention, Azizi s’est vu refuser une représentation légale et a été soumise à des pressions et à la torture pour lui arracher des aveux forcés. Le 11 décembre 2023, elle a été transférée du quartier 209 au quartier des femmes de la prison d’Evin.
Azizi, diplômée en travail social de Mahabad, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, a été arrêtée pour la première fois par les forces de sécurité le 16 novembre 2009 lors d’un rassemblement d’étudiants kurdes à l’université de Téhéran pour protester contre les exécutions politiquement motivées au Kurdistan, et a été libérée sous caution au bout de quatre mois.
Elle vivait dans la région du Kurdistan irakien depuis quelques années.
Moradi, de Sanandaj, a été arrêtée par le ministère du Renseignement le 1er août 2023 à l’entrée de Sanandaj à son retour de Kermanshah, province de Kermanshah, où elle avait participé à des activités politiques et organisationnelles.
Elle a passé les 13 premiers jours de sa détention au centre de détention de cet établissement de sécurité à Sanandaj, puis a été transférée dans la salle 209 de la prison d’Evin à Téhéran.
Durant cette période, elle a été soumise à des pressions et à des menaces d’aveux forcés et, le 26 décembre 2023, après avoir passé cinq mois en isolement cellulaire, elle a été transférée dans le quartier des femmes de la prison d’Evin.