TURQUIE – Selahattin Demirtas, ancien coprésident du parti HDP emprisonné depuis 2016 et encourant jusqu’à 142 ans de prison, a fait publié aujourd’hui une série de tweets via ses avocats au sujet des spéculations entourant la candidature de son épouse Başak Demirtaş sous l’étiquète du parti DEM pour la mairie d’Istanbul qui fut finalement abandonnée.
L’homme politique kurde a déclaré que la candidature de Başak Demirtaş « vise à rendre visible la politique de la troisième voie du parti DEM », ajoutant que « la question kurde et le grave problème de la démocratie et de la justice en Turquie sont notre priorité. Nous parlerons à tous ceux qui veulent parler pour résoudre ces problèmes. »
Selahattin Demirtaş, ancien coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), détenu à la prison de type F à Edirne, a écrit un article sur la décision concernant la candidature de Başak Demirtaş à Istanbul et les allégations formulées par certains milieux après qu’elle ait annoncé ne pas être candidate.
Selahattin Demirtaş a conclu son article ainsi:
« La question kurde, le grave problème de la démocratie et de la justice en Turquie et les problèmes économiques sont nos priorités. Nous parlons à tous ceux qui veulent parler de la résolution de ces problèmes, et si nous voyons du sérieux et de la sincérité, nous faisons deux pas pour un. Nous ne demandons la permission ou l’autorisation de personne pour cela. Nous n’aurons jamais à rendre des comptes, surtout envers ceux qui se battent pour un siège. Le parti DEM devrait également agir avec cette confiance en soi, rencontrer la principale opposition et tous les autres partis, y compris le parti au pouvoir, s’il le peut, et faire des compromis s’il le peut dans le cadre des principes et pour le développement de la démocratie. Pour nous, le 1er avril et ses conséquences sont plus importants que les élections du 31 mars.
Ceux qui attachent une grande importance aux élections du 31 mars devraient également aborder avec sérieux notre quête de démocratie, de justice et de paix. Le CHP ne devrait pas considérer l’enjeu uniquement comme le 31 mars, mais devrait attacher de l’importance à une alliance à long terme dans la lutte pour la démocratie. L’AKP, en revanche, devrait considérer quatre années sans élections comme une opportunité de revenir à la démocratie. Le parti DEM doit pouvoir négocier avec tous les partis, y compris les deux partis, et rechercher un compromis avec quiconque adhère à ces principes.
Ces aspects de la candidature de Başak Demirtaş n’auront pas été correctement évalués par les acteurs politiques extérieurs au parti DEM. Pour cette raison, il est entendu que nous participerons à une course électorale avec d’autres amis précieux. Cependant, nous nous préoccupons de cette démarche politique en faveur de la paix sociale plutôt que des élections.
Il n’est donc jamais trop tard pour le dialogue et la négociation en vue du développement de la paix sociale et de la démocratie ; Toutes les parties doivent pouvoir se parler. Chacun devrait réévaluer la question dans cette perspective et avec sérénité. Nous servons la démocratie, la liberté et la paix. Les prix que nous payons ne servent à rien d’autre. Et je crois que nous gagnerons ces valeurs et les mettrons en œuvre. Nous avons la volonté, la force et la détermination pour cela. »