Le régime iranien avait empêché que Mansour Karimiyan, cinéaste kurde tué au Rojava lors des attaques turques en décembre 2023, soit enterré dans sa ville natale de Sanandaj (Sînê). Mansour Karimiyan a été inhumé hier à Sulaymaniyah.
La cérémonie funéraire qui s’est tenue au cimetière Şêx Abbas à Sulaymaniyah a commencé par une minute de silence à la mémoire des martyrs de la liberté du Kurdistan.
Serko Heme Emin a lu un message au nom du Congrès national du Kurdistan (Kongreya netewî ya Kurdistan – KNK) disant : « Nous exprimons nos condoléances à la famille du martyr et à tout notre peuple. Le martyre de Mansur Karimiyan montre que le sort de tous les Kurdes est le même. Il est né au Rojhilat, est tombé martyr au Rojava et enterré au Kurdistan du Sud. »
Le gouverneur de Sulaymaniyah, Heval Ebubekir, a déclaré : « Nous sommes en deuil aujourd’hui. Nous ne devons pas rester faibles. Malheureusement, nous ne développons pas notre unité et notre solidarité et n’agissons pas ensemble. Nous n’avons pas été capables de proposer un programme commun et national au cours des cent dernières années. »
Le message de Tevgera Azadi déclarant que Mansour Karimiyan a servi l’art kurde a également été lu lors des funérailles.
Un message des artistes du cinéma du Kurdistan oriental disait : « L’État turc est le principal ennemi du peuple kurde au Moyen-Orient. »
S’exprimant au nom de la famille du martyr Karimiyan, Yunus Karimiyan a déclaré : « Nous avons fait de nombreuses tentatives pour enterrer notre martyr dans le pays où il est né. Cependant, le régime iranien ne nous a pas permis de le faire. Nous avons donc décidé de l’enterrer ici. Les habitants du Sine et de Sulaymaniyah sont les enfants de la même mère. Cette mère, c’est le Kurdistan.
Un message partagé au nom de la Commune du film du Rojava et des institutions culturelles et artistiques au Kurdistan du Sud (Bashur) disait : « Nous promettons de continuer la lutte de nos martyrs. Nous avons travaillé avec le martyr Mansour et nous savons très bien à quel point il était dévoué à la culture et à l’art kurdes. »
Une vie dédiée au cinéma
Mansour Karimian ou Mensur Kerimiyan, alias Pîro, né en 1984 à Sanandaj (Sînê), au Kurdistan oriental occupé par l’Iran, a été dans les quatre parties du Kurdistan. Ces dernières années, il vivait au Rojava à cause de la répression du régime iranien. Il a travaillé sur les longs métrages En tant qu’artiste, il a travaillé dans les quatre régions du Kurdistan. Il a réalisé les films « Shingal Tears » (2018), « Sacrifice » (2018) et « 47 » (2013) et coproduit avec Commune du Film du Rojava le film les long-métrages « Dema Dirireşkan » (La Saison des Mûres), « Kobanê » et les séries télévisées « Tava Sor » et « Evina Kurd ».