Demain, cela fera 40 jours que les peuples et femmes d’Iran manifestent contre le régime sanguinaire des mollahs après qu’une jeune femme kurde fut tuée à Téhéran pour un voile « mal porté ». Les massacres des centaines de manifestants et l’arrestation de plus de 12 000 autres ne fait pas reculer le mouvement contestataire qui a réuni tous les « sans droits » du pays: femmes, travailleurs, Kurdes, Baloutches, Azéris, Arabes, musulmans sunnites, yarsans…
En plus des manifestations, les grèves générales sont observées dans le secteur de l’éducation, dans l’industrie pétrochimique, en métallurgie… etc. Depuis la confiscation de la révolte populaire iranienne par les mollahs en 1979, c’est la première fois qu’on assiste à un mouvement d’une telle taille. Nombreux Iraniens disent être persuadés que cette fois-ci, ils vont réussir à chasser les mollahs du pouvoir.
Les manifestations se sont poursuivies en Iran et au Kurdistan oriental depuis la mort de Jina Mahsa Amini le 16 septembre. La Kurde de 22 ans originaire de Seqiz (Saqqez) est décédée à Téhéran le 16 septembre après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire du régime. Elle a été battue à mort en garde à vue. Sa mort a déclenché les plus grandes manifestations depuis des années dans le pays. La révolte est menée par des jeunes femmes sous le slogan kurde « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté).
Des masses descendent dans les rues de dizaines de villes malgré la répression brutale, les arrestations massives, les menaces et la torture contre les manifestants.
Selon des sources de l’opposition, au moins 240 personnes ont été tuées par les forces de sécurité jusqu’à présent lors de manifestations qui se sont étendues à 195 villes d’Iran et du Kurdistan oriental. Parmi les morts figurent au moins 32 mineurs, a rapporté l’organisation américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA). Plus de 12 000 personnes ont également été arrêtées. D’autres sources de l’opposition évaluent le nombre de morts à environ 400 et le nombre d’arrestations à environ 20 000. Des informations fiables sur les personnes arrêtées ne sont pas disponibles et, dans de nombreux cas, on ne sait pas où elles ont été emmenées.
Une grève générale a eu lieu samedi dernier dans les villes de Sînê (Sanandaj en persan), Bane, Meriwan, Bukan et Mahabad au Kurdistan oriental. Des manifestations ont eu lieu la nuit à Kirmaşan, Urmia et Seqiz, aux cris de « Jin, Jiyan, Azadi » (femme, vie, liberté).
Les étudiants se joignent également aux manifestations et boycottent les écoles à travers le pays. Le Conseil de coordination des syndicats d’enseignants d’Iran et du Kurdistan oriental a appelé à une grève de deux jours à partir de dimanche en raison du « meurtre impitoyable » de nombreux enfants par les forces de sécurité du régime.