PARIS – L’Institut kurde de Paris accueille le débat « Les villes du Kurdistan: guerre, destruction et reconstruction de l’Empire ottoman à la République de Turquie » le 26 février 2022.
Mustafa ÇELEBİ, Doctorant en urbanisme à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble, et Serhat ÖZHAN, Doctorant en génie urbain à l’université Gustave Eiffel, informeront le public sur la destruction et reconstruction des villes kurdes par les forces occupantes depuis l’Empire ottoman.
Hamit BOZARSLAN, historien et professeur à l’EHESS, assurera la modération lors du débat.
« Cette présentation se concentre sur les transformations spatiales et sociales dans les villes qui ont été soumises à une grande destruction après la guerre, pendant les dernières années de l’Empire ottoman et toute la durée de la République de Turquie. En outre, elle attire l’attention sur les pratiques de la même tradition politique dans le même territoire mais dans deux siècles différents concernant la guerre, la destruction, l’administration et les aménagements des villes et les changements spatiaux et sociaux.
Dans la première partie, le cas de la ville de Van est examiné. Les dynamiques de l’urbanisation de la région de la dernière période ottomane jusqu’à 1915, la destruction spatiale et sociale causée par la guerre russo-ottomane de 1915 et le génocide arménien sont discutés. A travers des analyses iconographiques et spatiales, la réorganisation de la ville, les tentatives de relocalisation et le changement de la structure socio-spatiale de Van que les « modernistes » de Jeunes Turcs ont voulu réaliser dans la période post-génocide, sont expliqués.
La deuxième partie de la présentation se focalise sur les processus de destruction et de reconstruction d’après-guerre qui ont eu lieu dans 12 villes du Kurdistan de Turquie (Dargecit, Nusaybin, Sirnak, Surici, Cizre, Silopi, Hezex, Gever, Bismil, Derik, Silvan, Lice) en 2015 et 2016.
Les dynamiques politiques et sociales de la région de la période ottomane à nos jours sont abordées, puis les pertes humaines dues à la guerre, les dimensions de la destruction dans les villes, les processus de reconstruction sont présentés dans une perspective synthétique. Par la suite, des situations particulières (règlements juridiques, décrets-lois, expropriation de terres, etc.) et des éléments marquants (UNESCO, symboles historiques et culturels) notamment dans les villes de Sur, Cizre, Şırnak et Nusaybin, qui ont été affectées par la guerre et la destruction, sont décrites. Dans la dernière partie, les processus spatiaux et les effets de la destruction de la guerre qui ont eu lieu dans la même période sont détaillés à travers le cas de Nusaybin. Cette partie se compose de Kayyum, de contradictions juridiques dans le processus de planification et de TOKI (Administration du développement du logement social en Turquie) et explique de manière concrète les comportements autoritaires et les pratiques urbanistiques de l’État en cas d’urgence. »
RDV le samedi 26 février, à 15 heures
Institut kurde de Paris
106 rue La Fayette, 75010 Paris