Affirmant avoir participé pendant un certain temps aux opérations secrètes du JİTEM*, auquel il aurait adhéré lors de son service militaire, l’agresseur a poursuivi ainsi : « Mais je ne peux pas l’expliquer maintenant, c’est un secret d’État. Après cela, je suis retourné dans ma ville natale à Izmir et j’ai occupé divers emplois. J’ai une maison à Seferihisar. Un jour, j’ai trouvé une note sur le pare-brise de la voiture. Cette note disait « commence le service ». Au bout d’un moment, j’ai trouvé une autre note, « Continue la tâche ». La troisième note disait « commencer le nettoyage ». J’ai compris l’expression « commence le nettoyage » comme « nettoie la Turquie des Syriens ».
Ensuite, l’assassin s’est fait embauché par Birlik Beton, entreprise de construction où travaillaient les trois Syriens qu’il a assassinés. Il a également intégré le même dortoir que les victimes qu’il a brûlés vifs en leur déversant dessus un bidon d’essence…
* Qu’est-ce que le JİTEM ?
JİTEM est le nom du service de renseignements de la gendarmerie turque. JİTEM est l’abréviation de Jandarma İstihbarat ve Terörle Mücadele (service de renseignements et antiterrorisme de la gendarmerie).
Le JİTEM a été actif dans le conflit kurde en Turquie. Après le scandale de Susurluk, les anciens premiers ministres Bülent Ecevit et Mesut Yılmaz ont confirmé l’existence de JİTEM.
Selon Murat Belge de l’Université Bilgi d’Istanbul, qui a rapporté avoir été torturé en 1971 par son fondateur, Veli Küçük, JİTEM est une incarnation de l’Etat profond. En d’autres termes, il est utilisé par l’Establishment pour faire respecter des intérêts nationaux présumés, ainsi que par l’aile militaire de l’Ergenekon, une organisation nationaliste turque clandestine. En 2008, les dénégations officielles de l’existence de JİTEM ont commencé à s’effondrer devant les tribunaux, comme en témoignent les anciens membres de l’appareil de sécurité d’État profond turc qui ont participé à des activités secrètes et illégales au cours des dernières décennies dans le cadre de l’enquête Ergenekon. (Wikipedia)