Des représentants d’associations de victimes belges et françaises sont actuellement à Qamişlo pour des entretiens avec l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES). Le contenu des pourparlers porte sur les risques sécuritaires dans la région compte tenu de la résurgence imminente de la milice djihadiste État islamique. La lutte contre l’Etat islamique est minée par les attaques d’occupation en cours en Turquie. Les entretiens abordent également les questions des mécanismes de rapatriement des membres étrangers de l’État islamique dans les centres de détention et les prisons de la zone autonome ainsi que les mesures de protection pour les victimes du terrorisme de l’Etat islamique. L’arrière-plan est probablement l’initiative « Global Framework » avec laquelle les Nations Unies ont l’intention de soutenir le rapatriement des femmes et des enfants de l’EI du nord-est de la Syrie vers leurs pays d’origine.
La délégation dirigée par Georges Dallemagne, membre de la Chambre des députés belge, comprend également Philippe Vansteenkiste, président de l’association des victimes V-Europe, et Rodî Melek de l’Association française des victimes de violences terroristes (AfVT.org). Ils ont été reçus samedi par le représentant des affaires étrangères de l’Administration autonome, Abdulkarim Omar, et les chefs de département adjoints Fanar al-Kait et Abeer Elia.
L’administration autonome doit s’asseoir à la table des négociations
La rencontre a été influencée par les manifestations contre l’occupation djihadiste turque, il y a deux ans, de Serêkaniyê et Girê Spî. Abdulkarim Omar a souligné que l’occupation de certaines parties du pays empêchait une solution à la crise en Syrie. Tant que la Turquie agira en tant que puissance occupante et ne retirera pas ses troupes, aucune solution politique ne pourra être trouvée. Par ailleurs, il a rappelé que l’Administration autonome est exclue de la table des négociations sur la crise syrienne à l’instigation de la Turquie. « Si vous visez une solution à long terme à ce conflit, vous devez alors entamer des négociations avec tous les acteurs », a déclaré Omar, ajoutant que des efforts internationaux doivent être déployés pour la participation du nord-est de la Syrie aux pourparlers.
Bonne coopération entre le nord et l’est de la Syrie et la Belgique
Les membres de la délégation ont salué l’engagement dans les zones autonomes contre le terrorisme de l’État islamique et d’autres menaces – malgré l’agression de l’extérieur. Georges Dallemagne, également médecin et membre de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats terroristes de Bruxelles le 22 mars 2016, s’est félicité de la bonne coopération entre l’Administration autonome et la Belgique dans le retour des ressortissants belges. Il espère que les relations entre Bruxelles et Qamishlo continueront de s’approfondir. « C’est une grande résistance que mène la Syrie du Nord et de l’Est pour défendre ses peuples et contre Daech », a déclaré Dallemagne. La délégation tiendra des réunions avec des organisations de la société civile.