Alors que l’offensif militaire de l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie qui lui a envoyé 4000 mercenaires syriens et des armes en renfort, a déclaré la guerre à l’Arménie en attaquant la région autonome arménienne du Haut-Karabakh* (Artsakh), dans le Caucase du Sud, les Arméniens alertent (en vain ?) le monde pour qu’un deuxième génocide arménien n’ait pas lui un siècle après le génocide qui fait plus d’un million et demi de morts arméniens et chassé de leurs terres les autres.
Ce nouveau génocide qui se dessine dans le Caucase du Sud vient interférer avec le génocide kurde qui a lieu depuis des années dans de nombreuses régions du Kurdistan. En effet, au Rojava, au Bakûr, au Bashûr et au Rojhilat, les Kurdes sont massacrés par les États colonialistes (Syrie, Turquie, Iran, Irak) occupant le Kurdistan depuis près d’un siècle déjà. Mais la communauté internationale reste aveugle à ce génocide car il s’agit d’un peuple apatride. Espérons que les Arméniens auront plus de « chance » que les Kurdes en étant entendus de la communauté internationale.
En attendant, voici un des messages venus du monde arménien en pleine guerre azéro-arménien :
« J’ai le sentiment terrible d’être en 1915 à la veille du génocide.
Les Turcs se rapprochent et les Arméniens résistent encore et toujours. Les Turcs sont à une vingtaine de km de Latchin et des commandos azéris effectuent des attaques au portes même de Stepanakert. L’ombre nauséabonde de Satan plane et les instances internationales sont soit dans l’inertie soit dans la complicité. Encore une fois nous sommes debout et faisons face tout seul. Ce qui se joue ici est le laboratoire de ce qui se déroulera à plus grande échelle dans le monde… »
Antoine Agoudjian