
La commémoration d’Evîn Goyî, membre du conseil exécutif du KCK, de l’activiste Abdurrahman Kızıl et de l’artiste Mîr Perwer, tués à Paris en 2022, a commencé au Centre culturel kurde Ahmet Kaya et se poursuit tout au long de la journée au siège du CDK-F. Sakine Cansız (Sara), Fidan Doğan (Rojbin), et Leyla Şaylemez (Ronahî), militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier 2013, ont également été commémorées aux côtés de Evin, Mir et Abdurrahman.


Lors de la commémoration devant le Centre du Kurdistan démocratique, des photos des victimes des deux massacres ont été portées. La cérémonie, qui a débuté par une minute de silence, a été marquée par les discours des coprésidents du Conseil démocratique kurde de France (CDK-F), Fevziye Erdemirci et d’Azad Doğan.
S’exprimant au nom du CDK-F, Fevziye Erdemirci a déclaré : « Cette journée sombre reste une grande source de douleur pour nous. Nous ne partirons pas d’ici tant que ces massacres n’auront pas été élucidés et que les dossiers secrets n’auront pas été ouverts ; nous poursuivrons nos efforts. Nous ne pleurerons pas, nous exigerons des comptes. »

La Maire du 10e arrondissement de Paris, Alexandra Cordebard, a déclaré : « Nous n’aurions pu être nulle part ailleurs en ce jour de commémoration. Nous nous souvenons de cette journée avec tristesse et colère.
Nous avons perdu trois personnes des nôtres. Je dis bien « des nôtres » car chaque fois qu’une femme ou un homme kurde est attaqué sur le sol parisien, ce sont tous les Parisiens et Parisiennes qui sont attaqués. C’est une attaque contre tout ce qui nous unit. »
Cordebard a rappelé que malgré les treize années écoulées depuis le premier massacre, justice n’a toujours pas été rendue, ajoutant : « Même après l’attentat de 2022, le parquet antiterroriste n’a pas repris l’affaire. S’il s’était agi d’un autre incident, ce parquet serait intervenu. » Cordebard, qui continue d’exprimer sa solidarité avec les Kurdes, a souligné l’importance de la coexistence.
Féminicides politique
Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris et membre du Parti communiste français (PCF), a salué le mouvement des femmes kurdes, qualifiant le massacre de 2013 de « féminicide politique ». Soulignant leur engagement politique, Mme Bidard a déclaré : « Elles étaient porteuses de paix. Les femmes kurdes du monde entier incarnent la paix et la justice. C’est pourquoi elles ont été prises pour cibles. »

Le moment de justice viendra
Emmanuel Grégoire, candidat de la gauche à la mairie de Paris en 2026, a rendu hommage aux victimes des deux massacres, insistant sur la suspicion de « terrorisme d’État » dans les deux affaires. Soulignant que l’enquête sur le massacre de 2013 n’est pas encore terminée, M. Grégoire a déclaré : « Paris est et restera un territoire de protection. D’abord un territoire de liberté absolue d’expression démocratique des droits des Kurdes dans le monde et des droits des Kurdes au Kurdistan. Aucune menace, qu’elle émane des groupuscules ou d’États étrangers, ne serait être tolérée, ne serait être pardonnée ne serait être oubliée face à l’histoire et aux liens indéfectibles qui unissent notre ville Paris et les Kurdes du monde entier. »

L’importance de poursuivre sans relâche le long combat pour la justice
Le candidat de gauche a souligné que les Kurdes ayant participé à la lutte contre Daech font partie intégrante de la mémoire de Paris et qu’ils resteront à jamais dans les mémoires, insistant : « Avant tout, nous voulons que la vérité éclate, que l’État assume ses responsabilités et que justice soit faite. Le temps de la justice pour les martyrs de 2022 et 2013 viendra. »
Dominique Sopo, président de l’association antiraciste SOS Racisme, a critiqué le manque de sécurité dont sont victimes les personnes venues chercher protection, soulignant l’importance de « poursuivre sans relâche ce long combat pour la justice ». Il a également réagi au maintien du secret d’État, réaffirmant le soutien de son association aux Kurdes et à la vérité.
La commémoration s’est déroulée en présence du sénateur de gauche Ian Brossat, de Raphaëlle Primet, coprésidente du groupe communiste au conseil municipal de Paris, de Dylan Boutiflat, cadre du Parti socialiste, de Pascal Torre, coprésident de l’Association France-Kurdistan, et d’une responsable du mouvement antiraciste MRAP.