IRAN / ROJHILAT – Le régime iranien a pendu Aqil Keshavarz accusé d’« espionnage au profit d’Israël », signale l’ONG kurde Hengaw qui ajoute que cette exécution fait « partie d’une politique d’intimidation plus large visant la population ».
La République islamique d’Iran a procédé à l’exécution d’Aqil Keshavarz, un étudiant en architecture de 27 ans originaire d’Ispahan, arrêté pendant les 12 jours de la guerre Iran-Israël et condamné à mort pour « espionnage au profit d’Israël ».
Selon les informations reçues par l’organisation Hengaw pour les droits humains, Keshavarz a été exécuté aux premières heures du samedi 20 décembre 2025, à l’intérieur de la prison centrale d’Urmia.
Hengaw avait déjà mis en garde contre le risque d’exécution. Keshavarz a été placé à l’isolement et sa famille a été convoquée à la prison d’Urmia pour une dernière visite le mercredi 17 décembre – des événements largement considérés comme des signes avant-coureurs d’une exécution imminente.
L’agence de presse Mizan, proche du pouvoir judiciaire, a affirmé que les accusations portées contre Keshavarz concernaient des communications et une coopération présumées avec les services de renseignement israéliens, notamment « espionnage pour Israël », « espionnage pour le Mossad » et « prise de photos d’installations militaires et de sécurité ». Le rapport allègue également qu’il communiquait avec un individu sous le pseudonyme d’« Osher », à qui il transmettait régulièrement des informations, et qu’il entretenait des contacts distincts avec l’armée israélienne et le Mossad.
Selon ce même rapport, les accusations comprenaient « la prise de photos de sites militaires et de sécurité », « la transmission d’informations via des plateformes en ligne », « la réalisation de plus de 200 missions de renseignement dans plusieurs villes iraniennes » et « la réception d’un soutien financier via des cryptomonnaies ».
Mizan a également affirmé que l’exécution avait eu lieu « après l’achèvement de toutes les étapes de la procédure pénale ». Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions régionales croissantes, les autorités iraniennes et israéliennes mettant en garde contre la possibilité d’une nouvelle confrontation. Dans ce contexte, Hengaw considère cette exécution comme faisant partie d’une politique d’intimidation plus large visant la population.
Keshavarz a été condamné à mort à la fin de l’été par la première chambre du tribunal révolutionnaire d’Urmia, présidée par le juge Sajad Dousti.
Il a été arrêté en juin 2025 et détenu dans un centre de détention géré par l’Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique à Urmia, où, selon les informations de Hengaw, il a été soumis à de fortes pressions et à des tortures pour lui extorquer des « aveux forcés ». Il a ensuite été transféré à la prison d’Evin à Téhéran avant d’être finalement ramené à la prison centrale d’Urmia.
Hengaw avait déjà averti que chaque fois que les tensions entre la République islamique d’Iran et Israël s’intensifient, les autorités iraniennes accélèrent délibérément les exécutions de détenus accusés d’« espionnage pour Israël », les utilisant de fait comme otages dans un contexte de crises politiques et militaires.
D’après les statistiques de l’organisation Hengaw pour les droits humains, l’exécution d’Aqil Keshavarz porte à au moins 18 le nombre de personnes exécutées en Iran depuis début 2025 pour des accusations liées à une prétendue collaboration avec Israël. Seize de ces exécutions ont eu lieu depuis le début de la guerre Iran-Israël. (Hengaw)