SYRIE / ROJAVA – Les Nations Unies alertent sur la situation humanitaire alarmante de la région autonome arabo-kurde du Rojava Syrie du Nord et d’Est.
Lundi, les Nations Unies ont souligné que le nord-est de la Syrie (Rojava) demeure une priorité humanitaire absolue, évoquant « l’une des concentrations de besoins les plus élevées » du pays.
Un responsable syrien des frontières a déclaré vendredi à Rudaw que ni l’Irak ni la Turquie n’envisagent actuellement d’ouvrir de points de passage frontaliers avec le Rojava. Mazen Alloush, directeur des relations publiques de l’Autorité générale des points de passage terrestres et maritimes, a indiqué qu’Ankara et Bagdad ne le feraient qu’après « le retour de ces zones sous l’administration de l’État syrien ».
Interrogé sur l’impact d’une telle fermeture sur le Rojava, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré à Rudaw que l’enclave kurde « continue de faire face à l’une des concentrations de besoins les plus élevées de Syrie » et l’a qualifiée de « priorité absolue pour l’aide humanitaire ».
Il a ajouté que les efforts devraient aller au-delà de l’aide et inclure « le renforcement de la sécurité et la relance économique ».
Parallèlement, les Forces démocratiques syriennes (FDS), force militaire de facto du Rojava dominée par les Kurdes, ont accusé des factions affiliées à Damas d’avoir ciblé l’un de leurs avant-postes à Deir ez-Zor-Est dimanche, blessant grièvement un de leurs combattants.
Cette attaque est survenue au lendemain d’une déclaration des FDS affirmant avoir riposté à des tirs de groupes alignés sur Damas dans la même zone, lorsque leurs positions avaient également été attaquées.
De son côté, le ministère syrien de la Défense a annoncé jeudi que deux de ses soldats avaient été tués et plusieurs autres blessés lors d’une attaque qu’il a attribuée aux FDS.
Abordant les relations entre les forces kurdes et Damas, Dujarric a souligné que « le gouvernement de Damas a la responsabilité de protéger l’ensemble de sa population, sans distinction d’origine ethnique, de religion ou autre ».
« Nous continuons de travailler avec le gouvernement pour l’aider dans cet effort », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les accords entre les FDS et Damas doivent être respectés par toutes les parties concernées.
Outre son rôle de force armée du Rojava, les FDS sont le principal allié sur le terrain de la Coalition mondiale contre l’État islamique (Daech) en Syrie, menée par les États-Unis. Il est à noter que le gouvernement syrien a également rejoint la coalition au début du mois.
Les FDS et Damas mènent des négociations depuis des mois afin de finaliser un accord conclu en mars visant à intégrer les forces kurdes sous le contrôle de l’État. Cependant, les deux parties divergent sur la méthode. Alors que les FDS souhaitent une intégration en bloc unifié, Damas insiste sur l’intégration individuelle des combattants au sein d’unités régulières. (Rudaw)