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TURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Hayrettin Eren

TURQUIE – ISTANBUL – Aujourd’hui, lors de leur 1078e veillée sur la place Galatasaray, les mères du Samedi ont demandé justice pour Hayrettin Eren, un jeune socialiste porté disparu de force en détention il y a 45 ans.

Les Mères du Samedi se sont rassemblées cette semaine sur la place Galatasaray pour la 1078e manifestation de leur série, organisée chaque samedi afin de réclamer des nouvelles de leurs proches disparus ou assassinés en détention et d’exiger la punition des responsables. Brandissant des œillets et des photos de leurs proches disparus, les Mères du Samedi ont interpellé le public sur le sort d’Hayrettin Eren, arrêté avec son ami à Saraçhane, Istanbul, le 21 novembre 1980, et dont on n’a plus jamais entendu parler.

Hayrettin Eren a été arrêté à Saraçhane, à Istanbul, le 21 novembre 1980, un mois et neuf jours après le coup d’État militaire du 12 septembre 1980. Il se trouvait à Saraçhane pour rencontrer son ami Ahmet Öztürk.

Lorsqu’Elmas Eren a interrogé son fils au commissariat de Karagümrük, elle a vu son nom parmi les personnes détenues. Les policiers lui ont indiqué que Hayrettin Eren avait été transféré au commissariat de Gayrettepe.

Lorsqu’Elmas Eren s’est rendue à Gayrettepe pour interroger son fils, elle a aperçu la voiture de ce dernier garée devant le commissariat. Cependant, une fois à l’intérieur, on lui a répondu : « Personne n’est détenu ici sous ce nom. »

Interpellés lors de l’opération, Ahmet Öztürk, Ahmet Ok, Şaban Arslan, Turgut Karataş et Fevzi Rakıcı ont assisté à l’arrestation et à l’interrogatoire de Hayrettin Eren. Ahmet Öztürk a déclaré : « Je suis témoin, je l’ai vu au poste de police et au service des affaires politiques. »

 

Depuis plus de 30 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reprochent à l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.