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TURQUIE. Les Kurdes manifestent pour les femmes emprisonnées

TURQUIE / KURDISTAN – Le 25 novembre, des organisations kurdes de défense des droits humains ont manifesté dans plusieurs villes au sujet de la situation des femmes emprisonnées. Elles ont exigé la fin des violations des droits des prisonniers, un renforcement des droits des prisonniers politiques et une réforme en profondeur du système judiciaire.

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre, des organisations de défense des droits humains et des groupes de femmes de plusieurs villes kurdes ont attiré l’attention sur la situation des prisonnières politiques dans les prisons turques. Les manifestations visaient notamment le mépris systématique des droits des femmes incarcérées.

À Amed (tr. Diyarbakır), Êlih (Batman), Sêrt (Siirt), Colemêrg (Hakkari) et Wan (Van), mais aussi dans la province de Mersin, les organisations de solidarité avec les prisonnières MED TUHAD-FED et TUAY-DER ont réclamé plus de visibilité et de protection pour les prisonnières politiques sous le slogan « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté).

« La résistance derrière les murs des prisons »

À Amed, une cérémonie commémorative a été organisée en hommage à toutes les femmes tuées en prison ou décédées dans des circonstances troubles, notamment Garibe Gezer, décédée en détention en 2021. Les discours ont souligné que les violences faites aux femmes persistent même derrière les murs des prisons, en particulier contre les militantes kurdes, dont l’identité politique les rend doublement vulnérables.

Les cas d’Aysel Tuğluk, de Nudem Durak et d’autres femmes emprisonnées, malades mais toujours privées de soins médicaux, ont également été évoqués. La situation des prisonniers politiques dans les prisons iraniennes a aussi été abordée.

 

« Sans liberté pour les prisonniers, il n’y a pas de paix. »

Dans toutes les villes, on a souligné que le mouvement féministe est lié aux histoires de prisonnières comme Sakine Cansız, Leyla Qasim et Makbule Özbek. Cette tradition se perpétue aujourd’hui, non seulement dans les prisons, mais dans tous les domaines de la vie sociale.

Les principales revendications incluaient la libération de tous les prisonniers politiques, la fin de l’isolement du représentant kurde Abdullah Öcalan et des mesures politiques concrètes pour la justice et l’égalité. Chaque manifestation s’est conclue par des spectacles culturels, des sit-in et le slogan : « Sans la libération des prisonniers, il ne peut y avoir de paix. » (ANF)