AccueilKurdistanBakurLa Turquie prépare une loi pour le retour des combattants kurdes (Reuters)

La Turquie prépare une loi pour le retour des combattants kurdes (Reuters)

TURQUIE / KURDISTAN – L’agence Reuters rapporte que le gouvernement turc  prépare une loi pour le retour des combattants kurdes basés au Kurdistan irakien. Cette loi, dont l’adoption est prévue d’ici la fin du mois, envisagerait le retour de milliers de personnes au Kurdistan de Turquie.

Alors que l’attention se porte sur les mesures que l’État et le gouvernement prendront dans le cadre du processus de paix et de société démocratique, l’agence Reuters a rapporté que le gouvernement travaille sur une loi spéciale. Selon un rapport citant un haut responsable du Moyen-Orient, le texte législatif élaboré par l’AKP empêcherait toute enquête sur les guérilleros qui déposent les armes. Ce responsable, s’adressant à Reuters, a indiqué que le texte devrait être soumis au Parlement ce mois-ci. Dans un premier temps, 1 000 personnes n’ayant pas participé au conflit armé rentreront en Turquie. En fonction des résultats des enquêtes ultérieures, 8 000 personnes supplémentaires, dont des civils, pourraient rentrer. Le responsable a ajouté que la réinstallation de près de 1 000 guérilleros de haut rang dans des pays tiers, notamment en Europe, pourrait être envisagée.

Reuters a également cité Tayyip Temel, vice-président du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM Parti), au sujet de ces allégations. M. Temel a déclaré que des négociations étaient en cours afin d’élaborer une formule, particulièrement mise en avant par le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan. « Nous travaillons à l’élaboration d’une loi spéciale pour le PKK afin de garantir la réintégration de ses membres dans la vie sociale démocratique après leur dissolution », a-t-il affirmé. « Cette loi concernera tous les membres du PKK qui se sont dissous. » M. Temel a ajouté : « Il est important que tous les individus, civils ou membres de milices armées, participent à la vie politique et sociale de Turquie, et que cette participation soit encadrée par une loi spécifique au PKK, sans amnistie générale. » M. Temel a précisé que cette loi s’appliquera à toute personne revenant du PKK, ajoutant qu’un retour progressif n’est pas envisagé et que la formule en cours d’élaboration est globale et concerne tous les individus. Temel a déclaré : « Bien que l’État ait évoqué la possibilité d’utiliser la formule des pays tiers pour les hauts fonctionnaires, cette question ne peut être clarifiée que par des discussions avec eux. »

Reuters a également diffusé d’autres informations, citant une autre source au sein du parti DEM. Selon ce rapport, la commission travaille sur un projet de loi spécifique au PKK, sans employer le terme d’« amnistie générale ». La source de Reuters a déclaré : « Différentes procédures s’appliqueront aux différents groupes qui rentreront. Certains membres du PKK pourraient faire l’objet d’enquêtes ou de poursuites judiciaires. Autrement, il sera difficile de parvenir à un consensus entre les partis au sein de la commission. » Toujours selon Reuters, une fois ses travaux terminés, la commission soumettra cette loi spéciale relative au PKK au Parlement, ouvrant la voie à d’éventuels amendements législatifs. (Mezopotamya)