TURQUIE / KURDISTAN – Hier, le président du Parlement turc, Numan Kurtulmuş, a rencontré des ONG de la province kurde de Diyarbakır (Amed), où la maire de la ville Serra Bucak a rappelé que les nominations d’administrateurs à la tête des mairies ou associations violent la volonté du peuple et doivent cesser.
Le Comité national de solidarité, de fraternité et de démocratie, en présence du président du Parlement, Numan Kurtulmuş, et de plusieurs membres du comité, a poursuivi ses réunions à Diyarbakır (Amed), où il mène des négociations visant à résoudre la question kurde. M. Kurtulmuş et sa délégation ont rencontré des représentants d’organisations non gouvernementales (ONG) dans un hôtel de la ville.
Des députés du Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (DEM), du Parti de la justice et du développement (AKP) et du Parti républicain du peuple (CHP), ainsi que des représentants d’organisations de la société civile et de partis politiques, ont également assisté à la réunion.
Serra Bucak : les administrateurs sont toujours en fonction
La co-maire de la municipalité métropolitaine de Diyarbakır, Serra Bucak, a qualifié la réunion d’encourageante et a déclaré : « La déclaration de M. Kurtulmuş à l’université est précieuse pour nous. Depuis un an, nous progressons sur la voie de la démocratie et de la paix, tout en menant des actions au niveau local. Nous aspirons à une paix durable. Le fait qu’après 26 ans, un président du Parlement ait tenu une réunion inclusive à Diyarbakır (Amed) est porteur d’espoir. Il est impératif de prendre acte des pratiques antidémocratiques qui ont visé la volonté des élus. »
Bucak a rappelé que les municipalités gérées par le parti DEM ont été saisies et a poursuivi : « Il est nécessaire d’adopter une approche respectueuse des urnes et garantissant la sécurité électorale. Dix-huit mois se sont écoulés depuis notre élection, et pourtant, les administrateurs sont toujours en poste. Ils ont été nommés pour remplacer ceux élus par le peuple. J’espère que des mesures seront prises pour corriger cette erreur et que le système d’administrateurs sera complètement aboli. Nous espérons que cette réunion, qui a débuté à Diyarbakır, ouvrira la voie à la démocratie. »
Ensarioğlu : Nous devons réussir cette fois
Le député AKP de Diyarbakır, Galip Ensarioğlu, a déclaré : « Cette fois, nous devons réussir. Si Dieu le veut, nous mettrons fin à ce conflit qui dure depuis 41 ans. Un problème a commencé dès l’instauration de la République. Nous avons été témoins de meurtres non élucidés, d’incendies de villages, de déplacements forcés… Nous avons perdu beaucoup de nos concitoyens. Nous garderons précieusement la douleur des 100 ans de la République et bâtirons ensemble l’avenir. Nous bâtirons également la paix au Moyen-Orient, théâtre de grands conflits. Aujourd’hui, nous écouterons les points de vue de la société civile, qui représente la conscience de la société. »
Kurtulmuş : Il faut construire une loi de paix et de fraternité
Le président du Parlement, Numan Kurtulmuş, a souligné l’importance de construire un avenir dans lequel la paix peut être discutée.
Kurtulmuş a déclaré : « L’humanité traverse l’une des périodes les plus importantes de l’histoire. Les grandes migrations mondiales se déroulent dans cette géographie où nous vivons également. Ils veulent que ce pays perde encore de nombreuses années dans un conflit interne. Si les impérialistes sionistes veulent la division, alors nous devons œuvrer ensemble pour un destin commun. Nous n’avons d’autre choix que de construire un avenir commun. Ce conflit de 50 ans a coûté deux mille milliards de dollars. La sagesse engendre la sagesse. Si les impérialistes sont capables de stratégie, nous le sommes aussi. Nous devons lutter dans l’unité et la solidarité en suivant la voie de Salahaddin al-Kurdî. »
Kurtulmuş a souligné la sensibilité du processus et a ajouté : « Depuis le 5 août, nous avons tenu 15 réunions, et elles ont été véritablement enrichissantes. Personne n’a dit : « Nous ne voulons pas la paix. » Chacun doit faire attention à son langage. Le monde ne se résume pas au parti politique auquel nous appartenons. Nous n’utiliserons pas de langage vénéneux ou clivant. Les droits et la dignité des Kurdes doivent être protégés. Nous bâtirons une loi de paix, de démocratie et de fraternité. Au lieu de comparer les souffrances, nous devons ressentir celles des autres. Nous devons faire de nos différences une richesse plutôt qu’imposer l’uniformité. La commission présentera les questions que nous avons abordées au Parlement, puis nous évaluerons le cadre juridique. Cette fois, nous réussirons sans aucun doute. » (ANF)