SYRIE – Hevin Suleiman, coprésidente du Conseil des quartiers kurdes d’Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, a mis en garde jeudi contre une « catastrophe humanitaire » imminente si les forces du gouvernement syrien de transition continuent de bloquer l’accès aux quartiers à majorité kurde, soulignant que le conseil travaille à parvenir à une « solution globale et durable » à la crise.
S’adressant à North Press, Suleiman a déclaré : « Si le siège se poursuit, il entraînera inévitablement une catastrophe humanitaire, car des personnes âgées et des enfants vivent dans ces quartiers. Nous mettons tout en œuvre pour résoudre la situation et éviter une telle issue. »
Elle a noté que malgré une communication continue, « aucun accord n’a été trouvé avec le gouvernement syrien », ajoutant que les quartiers sont restés calmes pour le deuxième jour consécutif dans un contexte d’anticipation généralisée.
« Nous voulons une solution durable, pas une solution temporaire », a expliqué Suleiman, soulignant que c’est la raison du « retard des rencontres entre les deux parties ».
La responsable kurde a également souligné une pénurie croissante de nourriture et de carburant en raison du blocus persistant.
En réponse aux affirmations des médias pro-gouvernementaux, Suleiman a démenti les informations selon lesquelles les habitants quittaient les quartiers kurdes, affirmant : « Nous restons fermes contre toutes les tentatives de semer la discorde entre les différentes composantes du peuple syrien. »
Le 6 octobre, les deux quartiers kurdes de Sheikh Maqsoud et Ashrafiyeh ont connu des affrontements entre les forces kurdes Asayish et les forces de sécurité du gouvernement de transition après que ces dernières ont fermé toutes les entrées des quartiers, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir.
Les affrontements ont fait au moins 15 blessés parmi les Kurdes, asphyxiés par les gaz lacrymogènes utilisés par les forces gouvernementales. Une source gouvernementale a également fait état de la mort de trois membres des forces de sécurité et de quatre civils, ainsi que de blessés suite à l’escalade des affrontements et des bombardements dans la zone.
En avril 2024, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) ont retiré leurs forces militaires des quartiers à la suite d’un accord conclu entre le Conseil civil de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh et le gouvernement syrien de transition. Cet accord reconnaissait le statut distinct de chaque quartier en matière de sécurité, d’administration et de services, et établissait un cadre de coopération avec les institutions compétentes d’Alep afin de préserver la stabilité et d’assurer la continuité de la gouvernance locale et des services essentiels.