TURQUIE – ISTANBUL – Lors de leur 1071e veillée hebdomadaire à Istanbul-Galatasaray, les Mères du Samedi ont réclamé justice et vérité pour Turgut Yenisoy, un civil kurde porté disparu après avoir été kidnappé par des paramilitaires turcs le 4 octobre 1994 à Bismil – Amed.
Yenisoy (25 ans), père de six enfants et gérant une épicerie à Bismil, avait vu son épicerie incendiée en 1992 suite à une attaque menée par des inconnus. Il avait été arrêté car il avait déclaré que les incendiaires étaient des agents des forces de l’ordre turque. Yenisoy avait été torturé en détention et son domicile avait été fréquemment perquisitionné par des soldats turcs qui le forçaient à être leur informateur.
Yenisoy, qui avait reçu des menaces de mort pour avoir refusé de devenir espion, avait été emmené à bord d’une Renault 12 (Beyaz Toros) par les sergents Ahmet, Recep et Süleyman du régiment de commandos de Bismil, arrivés à leur domicile vers 22h30 le 4 octobre 1994. Yenisoy n’avait pas été autorisé à se changer et sa mère, Nezrife Yenisoy, avait également été battue par des soldats. On a dit à Yenisoy qu’il serait conduit au poste de police pour faire sa déposition, puis il a été conduit à la prison de type E de Bismil, située près de chez lui. Des membres de sa famille ont suivi la direction du véhicule transportant Yenisoy et l’ont vu s’arrêter devant la prison, puis repartir dans une autre direction.
La mère, Yenisoy, s’est adressée au bureau du procureur général de Bismil le matin de l’incident, et que malgré une demande ultérieure auprès du département de police de Bismil, de la brigade de commandos de Bismil, du bureau du procureur général de la cour de sûreté de l’État de Diyarbakır et du bureau du gouverneur régional de l’état d’urgence, elle a reçu la réponse : « Ton fils n’est pas en détention. ». Depuis, la famille de Yenisoy exige justice et vérité pour leur fils.