SYRIE – Des dizaines de femmes de Soueïda ont pris les armes dans le cadre d’efforts d’autodéfense, suite aux attaques des gangs djihadistes sous commandement de Damas qui ont ciblé la région druze en juillet dernier. Les femmes druzes suivent les pas des YPJ kurdes qui ont été pionnières dans la lutte armée féminine dans tout le Moyen-Orient.
Dans plusieurs villes de Soueida, parmi lesquelles al-Melh dans la campagne orientale, les femmes ont commencé des cours de formation à l’utilisation des armes légères Kalachnikov, selon le correspondant d’ANHA à Soueida.
Sur certaines photos, le correspondant de l’ANHA a observé des femmes s’entraîner en groupes organisés au tir aux armes dans la campagne de la ville.
Selon les stagiaires, l’objectif de la formation est de développer une forme d’autodéfense au sein des comités de protection populaire contre toute évolution militaire susceptible d’affecter la région, d’éviter les meurtres et les enlèvements, d’empêcher que ne se reproduise la situation vécue à Soueida et dans ses environs en juillet dernier, et de s’organiser en conséquence. De plus, il n’a pas été confirmé si cette formation s’inscrit dans le cadre de la création d’une formation ou d’une organisation militaire féminine.
Les observateurs des affaires syriennes, y compris les activistes du nord et de l’est de la Syrie, estiment qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, suivant l’exemple des femmes du nord et de l’est de la Syrie, qui ont organisé leurs rangs et formé des forces spéciales pour protéger les femmes en avril 2012, désormais connues sous le nom d’Unités de protection des femmes (YPJ).
En juillet de cette année, Souweida et ses environs ont été le théâtre d’une escalade militaire entre les forces du gouvernement syrien de transition et les forces de la Garde nationale druze, qui a entraîné la mort de plus de 2 000 personnes et l’enlèvement de centaines d’autres, dont la majorité étaient des femmes.
Aujourd’hui, Soueida et sa campagne souffrent d’un siège imposé par les forces du gouvernement de transition, interdisant les déplacements vers et depuis la ville, en plus de couper l’approvisionnement en farine, le commerce et la part de la région en argent, en carburant et en aide humanitaire. (ANHA)