SYRIE / ROJAVA – Salih Muslim, membre du PYD, a souligné que la question kurde doit être résolue par des efforts internationaux, tandis que la seule voie viable pour le Kurdistan syrien est la démocratie, le meilleur système pour la région étant la décentralisation.
Salih Muslim, membre du conseil présidentiel du Parti de l’Union démocratique (PYD), a souligné la lutte continue contre le terrorisme, les défis auxquels le Kurdistan occidental (nord et est de la Syrie) est confronté dans ses relations avec le gouvernement de Damas, et l’importance de la décentralisation. Il a également insisté sur le rôle déterminant des acteurs régionaux et internationaux dans la résolution de la question kurde.
Dans une interview exclusive avec Kurdistani Nwe, Muslim a déclaré : « Le monde entier sait que nous sommes en première ligne de la lutte contre le terrorisme depuis 2012. Après avoir libéré le Kurdistan occidental des forces de l’ancien régime syrien, nous avons commencé la guerre contre le terrorisme, une guerre qui continue à ce jour. »
Évoquant les négociations avec Damas, Muslim a déclaré : « Nous souhaitons résoudre pacifiquement nos différends avec le gouvernement de Damas, car la guerre n’est pas une solution et nous ne cherchons pas à diviser la Syrie. La question kurde est un enjeu international qui doit être résolu par des efforts internationaux. Les forces internationales souhaitent également la paix au Moyen-Orient, car personne ne sort vainqueur de la guerre. Or, Damas recherche une paix injuste, tandis que nous voulons une paix juste, sans laquelle une paix durable en Syrie restera hors de portée.
Un État oppressif et dictatorial n’est pas la solution. La seule voie viable pour le Kurdistan occidental est la démocratie. Le meilleur système pour notre région est la décentralisation, qui peut prendre diverses formes, notamment l’autonomie, la gouvernance régionale, le fédéralisme, voire la confédération.
Nous n’accepterons jamais un retour à un système totalement centralisé en Syrie, ni aux conditions qui prévalaient avant 2011. Si le nouveau gouvernement syrien refuse de reconnaître la décentralisation, nous serons contraints d’exiger l’indépendance. La dissolution des Forces démocratiques syriennes (FDS) est inacceptable. Notre région doit rester protégée par nos propres forces – un principe qui a présidé à la création des FDS. »
Commentant le processus de paix en Turquie, Muslim a déclaré : « La Turquie ne peut exiger la paix sur son territoire et menacer simultanément les Kurdes du Kurdistan occidental. Le gouvernement turc est donc contraint de changer de position sur cette question. Nous, les Kurdes, n’avons pas été hostiles à la Turquie, nous n’avons aucun problème avec elle, nous avons pris les armes pour revendiquer nos droits en Syrie. La Turquie doit également faire pression sur le gouvernement de Damas pour qu’il résolve la question kurde. »
Concernant les relations entre les Kurdes des quatre parties du Kurdistan, Salih Muslim a déclaré : « Le peuple kurde doit rester uni dans les quatre parties du Kurdistan. Les relations entre le Kurdistan occidental et le Kurdistan du Sud sont particulièrement étroites, notamment avec l’Union patriotique du Kurdistan. En 2014, lorsque les forces peshmergas ont investi Kobanê, le peuple kurde dans son ensemble les a accueillies avec une grande joie. J’espère que cet esprit d’unité et de fraternité continuera de nous guider, le peuple kurde défendant ses droits par la politique et la diplomatie. »
Il a ajouté : « Le PYD et l’UPK (Union patriotique du Kurdistan) entretiennent une relation stratégique. Depuis la création du PYD, l’UPK a apporté un soutien constant, et ce partenariat peut encore être renforcé. L’UPK a soutenu le Kurdistan occidental dans toutes ses réalisations, y compris dans le cadre de la coalition internationale contre Daech. » (ANF)