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« La Turquie soutiendra Damas contre les Kurdes s’ils refusent de rendre les armes »

SYRIE / ROJAVA – La Turquie soutiendra Damas contre les Kurdes s’ils refusent de rendre les armes, selon Abdulkadir Selvi, chronique du quotidien turc Hürriyet pro-gouvernemental.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a signalé qu’Ankara soutiendrait les nouvelles autorités syriennes dans une vaste opération militaire contre les Forces démocratiques syriennes (FDS) si le groupe ne déposait pas les armes, selon un éminent chroniqueur pro-gouvernemental en Turquie.

Abdulkadir Selvi, du quotidien à grand tirage Hürriyet, a fait cette déclaration après le discours d’Erdoğan prononcé mardi lors d’une commémoration dans la ville orientale de Muş.

Dans ce discours, Erdoğan a déclaré : « Si l’épée quitte son fourreau, il n’y aura plus de place pour la plume ni pour les mots », et a averti que ceux qui « cherchent de nouveaux soutiens étrangers » seraient perdants. Des propos largement interprétés en Turquie comme un message adressé aux forces dirigées par les Kurdes en Syrie. Ankara n’a pas annoncé de nouvelle opération et n’a pas présenté de plan officiel dans son discours.

Selvi a écrit que si les FDS refusaient de rendre les armes, les nouveaux dirigeants syriens à Damas prendraient des mesures contre elles avec l’aide de la Turquie, des factions tribales arabes et de l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenue par la Turquie. Il a présenté les propos d’Erdoğan comme un feu vert à cette démarche. Les sites d’information turcs ont relayé l’information mercredi.

Les FDS sont une coalition qui comprend les Unités de protection du peuple (YPG) et des unités partenaires arabes. Les États-Unis ont noué ce partenariat avec les FDS lors de la lutte contre le groupe État islamique et poursuivent leurs opérations antiterroristes en Syrie, alors même que Washington revoit sa position dans le pays. La Turquie affirme que les YPG sont la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan, que la Turquie et ses alliés occidentaux ont désigné comme groupe terroriste.

Le dernier article de Selvi fait suite à des rapports antérieurs en août selon lesquels Damas préparait une action dans les zones contrôlées par les FDS et qu’un cadre de mars pour l’intégration des combattants des FDS dans les structures de l’État était au point mort.

Les propos d’Erdoğan interviennent alors que le gouvernement syrien de transition, dirigé par le président Ahmed al-Sharaa après la chute de Bachar al-Assad fin 2024, cherche à centraliser le contrôle et à intégrer les forces rivales au sein d’unités étatiques. Sharaa a dialogué avec des émissaires étrangers, dont l’envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Thomas Barrack, dans le cadre d’un débat plus large sur l’avenir des troupes américaines et les conditions d’une éventuelle intégration aux FDS.

En juin, Reuters a rapporté que Barrack prévoyait de consolider la présence militaire américaine en Syrie et encourageait l’intégration des FDS au sein des forces nationales, une position qui rejoint en partie l’objectif affiché de longue date d’Ankara de mettre fin au commandement autonome des FDS. Les États-Unis poursuivent leurs raids contre les figures de l’État islamique tout en maintenant une présence dans le nord-est.

Des escarmouches entre des combattants liés à Damas et des unités des FDS ont éclaté à plusieurs reprises cet été et ont indiqué le risque d’une escalade si les négociations échouent. (Turkish Minute)