SYRIE / ROJAVA – L’ampleur des dégâts écologiques causés dans le Nord-Est de la Syrie est telle que l’administration arabo-kurde a besoin de l’aide des organismes internationaux pour contrer la dégradation de la nature.
Malgré les efforts déployés par l’Autorité environnementale du nord-est de la Syrie pour atténuer la dégradation de l’environnement par des campagnes de reboisement, des projets d’énergie renouvelable et des programmes de sensibilisation, l’ampleur de la pollution et des catastrophes environnementales causées par les guerres, les sécheresses et les actions irresponsables dépasse exige une action collective de grande ampleur qu’elle ne peut assumer seule.
La région du nord-est de la Syrie est confrontée à d’importants défis environnementaux en raison du changement climatique, des guerres prolongées et de l’utilisation inconsidérée des ressources naturelles, en plus de la faiblesse des infrastructures environnementales.
Cette année, la Syrie a connu une grave sécheresse après des années de conflit, menaçant directement l’environnement et affectant tous les êtres vivants. Le changement climatique a eu des répercussions négatives sur la vie humaine, tandis que les activités humaines ont, à leur tour, contribué à accélérer ce changement par des actions mal planifiées qui perturbent la nature et son équilibre.
Les villes du nord-est de la Syrie sont actuellement confrontées à une dure réalité environnementale, marquée par de fréquents incendies qui ravagent forêts et bosquets, ainsi que par la pollution provenant des usines et des incinérateurs de déchets aléatoires. La sécheresse et les pénuries d’eau sont aggravées par la construction de barrages sur les rivières et les réservoirs par la Turquie, ainsi que par la déforestation, le surpâturage et l’utilisation de fours rudimentaires pour le raffinage du diesel.
La grave crise de l’électricité a encore aggravé les souffrances des habitants et de l’environnement. Le recours à des générateurs installés de manière aléatoire dans les quartiers et l’utilisation non réglementée de véhicules importés durant les premières années de la guerre ont entraîné une augmentation significative de la pollution environnementale. Celle-ci a des conséquences directes sur la santé humaine : les médecins constatent une augmentation des maladies cardiaques, des cancers, des allergies, de l’asthme et des morts subites liées à l’accumulation chronique de polluants dans les tissus corporels.
À ces catastrophes environnementales s’ajoute le déversement massif de déchets dans les réserves naturelles, les rivières et les sources, provoquant une pollution directe et grave. Parallèlement, la déforestation continue et la mauvaise gestion de l’eau fragilisent l’écosystème et menacent son avenir.
Dans ce contexte, Ibrahim al-Asaad, coprésident de l’Autorité environnementale de l’Administration autonome du Nord-Est syrien, a expliqué que l’Autorité a récemment mis en œuvre des projets visant à améliorer les conditions environnementales. Il s’agit notamment de campagnes de reboisement dans plusieurs villes et villages, d’ateliers de sensibilisation à l’environnement en coopération avec les écoles et les centres culturels, de la surveillance des niveaux de pollution des rivières et des cours d’eau, et de l’élaboration de plans de gestion des déchets. L’Autorité a également préparé des programmes de formation sur l’agriculture durable et la préservation des sols.
Al-Asaad a confirmé que l’Autorité prévoit de développer des réserves naturelles dans la phase à venir et de mettre en œuvre des systèmes de réglementation environnementale modernes dans les villes et les villages, en plus de lancer des projets d’énergie renouvelable tels que l’énergie solaire et éolienne pour réduire la pollution.
Il a également souligné que l’Autorité s’apprête à promulguer des lois strictes pour protéger les ressources naturelles, notamment en criminalisant les attaques contre la végétation et les plans d’eau et en réglementant le pâturage dans les zones désignées. De plus, des campagnes de nettoyage de grande envergure seront lancées en coopération avec les communautés et organisations locales.
Il a conclu en soulignant que la protection de l’environnement est une responsabilité collective qui exige la participation de tous, notamment par le maintien de la propreté, la plantation d’arbres et l’extension de la couverture végétale. Il a affirmé que l’Autorité poursuivra ses efforts pour accroître les espaces verts dans les réserves naturelles afin de restaurer l’équilibre environnemental détruit par la guerre et les pratiques inconsidérées. (ANHA)