SYRIE – Les affrontements se poursuivent dans la ville druze de Soueïda où les gangs djihadistes syriens commettent des crimes de guerre, notamment des exécutions extrajudiciaires, des démolitions de maisons et des attaques contre des églises, des symboles et des personnalités nationales, signale l’agence kurde ANHA.
Les combats ont repris mardi dans la ville de Soueida, dans le sud de la Syrie, quelques heures seulement après l’annonce d’un cessez-le-feu. Des témoins ont rapporté que des factions armées locales ont lancé une contre-attaque à l’intérieur de la ville, reprenant des positions stratégiques autour de l’hôpital national, du marché central et de la place Tichrine, ainsi que dans d’autres quartiers.
Selon certaines sources, le calme qui a suivi l’accord de trêve a été de courte durée, les affrontements ayant repris en raison de graves violations commises par les forces du gouvernement de transition. Ces violations comprenaient des meurtres, des exécutions sur le terrain, des démolitions de maisons et des pillages de magasins. Ces sources ont confirmé que certains groupes locaux, auparavant restés neutres, ont repris les combats après la diffusion d’images vidéo inquiétantes montrant des exactions horribles contre des civils.
Parmi les violations les plus notables, on peut citer l’assassinat du Dr Faten Hilal alors qu’elle tentait de rejoindre l’hôpital national, et l’exécution de 15 personnes à l’intérieur de la maison d’hôtes Al-Radwan. Une autre vidéo montrait un agent de sécurité insultant un cheikh âgé. Ces scènes ont suscité une indignation générale et ravivé le conflit, aggravant les affrontements.
Des sources ont indiqué que les violations ont commencé lorsque les forces gouvernementales ont pris d’assaut le village d’Al-Dour, à l’ouest de Sweida, détruisant des habitations, pillant des biens et incendiant plusieurs maisons, répétant les mêmes tactiques utilisées dans les villages voisins. Des exécutions sommaires de civils non armés ont également été signalées dans plusieurs villes.
Un militant politique de la province a déclaré qu’un accord avait été conclu entre les notables de Sweida et le gouvernement de transition. Il prévoyait le retrait des forces militaires de la ville en échange de l’entrée de forces de sécurité sous certaines conditions. Cependant, les forces gouvernementales ont violé cet accord et ont pris d’assaut le rond-point d’Omaran, commettant des violations généralisées, ce qui a entraîné l’échec de l’accord et la reprise des combats.
Le même militant a souligné que les forces du gouvernement de transition ont détruit une statue du combattant de la liberté Hussein Murshid, symbole de la Grande Révolte syrienne de 1925, sous prétexte de « briser un symbole d’idolâtrie ». Cela a provoqué un ressentiment général, notamment après que des images du sultan Pacha al-Atrash auraient été défigurées.
Pendant ce temps, la ville est plongée dans l’obscurité totale depuis quatre jours consécutifs en raison d’une panne de courant, de coupures d’eau et de perturbations des lignes de communication.
Dans un contexte similaire, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a rapporté que, mardi soir, le bilan des morts dépassait les 200 personnes, dont 71 habitants de Soueïda (parmi lesquelles des femmes et des enfants), 111 des forces du gouvernement de transition et 21 civils exécutés sur le terrain.
La zone a été témoin de l’arrivée de nouveaux renforts militaires du ministère de la Défense dans les faubourgs de la ville, tandis que des convois militaires ont été observés se déplaçant de Hama et Homs vers Damas, au milieu de rapports faisant état de forces gouvernementales assiégées à l’intérieur de Sweida.
Selon l’Observatoire, les habitants ont signalé la présence de combattants étrangers parmi les assaillants, qui seraient des Ouïghours, des Ouzbeks et d’autres nationalités non syriennes, faisant écho à des scènes similaires observées dans les zones rurales de Damas et dans les régions côtières ces derniers mois.
Des violations visant des lieux de culte, notamment l’église Saint-Michel dans le village d’Al-Surah Al-Kabirah, ont également été signalées, dans un contexte d’accusations selon lesquelles les forces du gouvernement de transition auraient humilié publiquement les habitants de la ville pour des motifs sectaires.
Dans le même ordre d’idées, des avions de combat israéliens ont mené des frappes aériennes visant des positions du gouvernement de transition sur la route Shaqrawiya-Thaala dans la campagne de Sweida et sur la base de la 52e brigade dans la région de Harak dans la campagne de Daraa, faisant des victimes parmi les forces gouvernementales.
Des sources de sécurité ont indiqué à l’Observatoire que les frappes israéliennes s’étendaient jusqu’aux environs du siège de la police à Sweida.
Jusqu’à tard dans la nuit de mardi à mercredi, la ville de Sweida a continué d’être le théâtre d’affrontements dans sa périphérie ouest, avec des tirs de roquettes des forces gouvernementales ciblant certaines parties de la ville.