Alors que le régime iranien a intensifié les arrestations et exécutions de civils à la suite des frappes israéliennes, Amnesty International France met en garde contre les accusations de « collaboration » avec Israël qui donnent carte blanche aux mollahs pour liquider toute forme d’opposition. En effet, rien qu’au Kurdistan iranien, plus de 300 kurdes ont été arrêtés, une personne tuée sous la torture, un enfant et un jeune abattus et trois prisonniers politiques kurdes exécutés.
« Après l’offensive israélienne contre l’Iran, la population civile subit une autre forme de violence : la répression de la société civile s’est considérablement durcie. Depuis la mi-juin, sous prétexte d’une chasse aux espions et aux personnes accusées de « collaboration » avec Israël, les arrestations et les exécutions arbitraires et expéditives se multiplient. Un engrenage alarmant », écrit Amnesty International France sur son site.
Extraits du communiqué d’Amnesty International France:
Un climat de peur et de torture
Le Conseil suprême de la sécurité nationale a affirmé que toute action « en faveur d’Israël » entraînerait la peine capitale pour des infractions floues telles que l’« inimitié à l’égard de Dieu » (moharebeh) ou la « corruption sur terre » (efsad-e fel-arz). Ces infractions aux contours extrêmement vagues ont souvent servi, dans le passé, à justifier des condamnations pour des actes ne constituant en rien des crimes selon les standards internationaux – comme le simple exercice de la liberté d’expression.
Le Parlement iranien est allé encore plus loin : un projet de loi prévoit désormais de rendre automatiquement passible de mort toute accusation de « coopération avec des gouvernements hostiles », notamment Israël et les États-Unis. Ces mesures s’inscrivent dans un durcissement autoritaire généralisé, qui s’est visiblement renforcé ces dernières semaines avec de nouveaux déploiements militaires, couplés à un quasi-total black-out d’internet.
En danger immédiat
Nous sommes particulièrement inquiets pour les personnes déjà condamnées à mort -à l’issue de procès manifestement iniques pour des affaires distinctes des accusations d’espionnage et de collaboration avec Israël. Parmi celles qui se trouvent actuellement dans le couloir de la mort et qui courent un danger imminent, figurent l’universitaire suédo-iranien Ahmadreza Djalali, détenu depuis 2016 et condamné à mort à l’issue d’un procès fondé sur des « aveux » arrachés sous la torture, ou encore Afshin Ghorbani Meyshani, détenu à la prison centrale d’Ourmia, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental ; Rouzbeh Vadi, détenu à la prison d’Evin, dans la province de Téhéran, et Shahin Basami, détenu à la prison d’Adel Abad, dans la province du Fars.