IRAN / ROJHILAT – Karim Asghari, beau-frère de Warisha Moradi, prisonnière politique kurde dans le couloir de la mort, a été arrêté par des agents du ministère du Renseignement à Shuyesheh, dans le comté de Sanandaj, province du Kurdistan, le 8 juin dernier.
Le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN) a rapporté que des agents de sécurité ont fait une descente musclée dans le magasin d’Asghari et l’ont violemment arrêté, le transférant vers un lieu tenu secret.
Son épouse, Mehraneh Moradi – sœur de Warisha Moradi – a également été menacée d’arrestation à son arrivée sur les lieux.
Les membres de la famille de Moradi ont été convoqués à plusieurs reprises par le ministère du Renseignement à Sanandaj et à Téhéran depuis son arrestation.
Asghari et son épouse avaient déjà été arrêtés à l’automne 2018 par l’Organisation du renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et avaient été provisoirement libérés sous caution après avoir passé plusieurs mois en détention.
Warisha Moradi, une militante kurde et membre de la Société des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR) de Sanandaj, a été arrêtée par le ministère du Renseignement le 1er août 2023 à l’entrée de Sanandaj à son retour de Kermanshah, dans la province de Kermanshah, où elle avait été impliquée dans des activités politiques et organisationnelles.
Son arrestation a été menée de manière violente et a impliqué des coups de feu tirés par des agents du ministère du Renseignement.
Elle a passé les 13 premiers jours de sa détention dans le centre de détention de cet établissement de sécurité à Sanandaj, puis a été transférée au quartier 209 de la prison d’Evin à Téhéran.
Durant cette période, elle a été soumise à des pressions et à des menaces pour faire des aveux forcés et, le 26 décembre 2023, après cinq mois d’isolement, elle a été transférée au quartier des femmes de la prison d’Evin.
La branche 15 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, présidée par le juge Abolghassem Salavati, a condamné Moradi à mort pour « insurrection armée » (baghi) en raison de son appartenance au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK). (ANF)