SYRIE – Le comité chargé de mettre en œuvre les termes de l’accord signé entre les autorités kurdes et celles de Damas à Alep a annoncé le report de la deuxième phase de l’échange de prisonniers qui été prévue aujourd’hui. Damas est accusé d’avoir fait saboter l’échange en refusant de libérer notamment les membres des Unités de protection des femmes (YPJ).
Ce retard est imputé à plusieurs raisons majeures, notamment le refus des autorités de Damas de libérer les combattantes des Unités de protection des femmes (YPJ), ainsi que d’autres détenues. Ce refus a été jugé comme une violation des dispositions fondamentales de l’accord, notamment de la clause relative à la libération totale des détenues – communément appelée « évacuation des prisons ».
Détails du report
Conformément à l’accord conclu entre le Conseil général des quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh et les autorités de Damas, qui prévoit la libération complète des détenus des deux parties, il était prévu que chaque camp libère des détenus aujourd’hui. Plus précisément, 285 prisonniers devaient être libérés par le Conseil et 161 personnes affiliées devaient être libérées par Damas dans le cadre de la deuxième phase d’échange.
Cependant, le comité de mise en œuvre a confirmé que l’échange a été retardé en raison du refus des autorités de Damas de libérer les détenues femmes membres des YPJ, violant ainsi l’une des dispositions centrales de l’accord.
Déclaration de la direction du Conseil
Dans une interview exclusive accordée à l’agence ANHA, Hevin Suleiman, coprésidente du Conseil général des quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh et signataire du projet d’accord, a déclaré que ce report résultait directement du refus des autorités de Damas de libérer les détenues YPJ. Elle a souligné que l’accord exigeait des deux parties la libération de toutes les prisonnières sous leur garde, et que le Conseil était pleinement préparé à remplir cette obligation.
Suleiman a également souligné que les autorités de Damas ont violé cette obligation en retenant de manière sélective des détenus spécifiques, en particulier des combattantes, et a affirmé qu’il n’y avait aucune justification légitime au non-respect des termes de l’accord.
« La raison de ce report est non négociable », a-t-elle déclaré. « Les autorités de Damas doivent procéder à l’évacuation de leurs prisons et garantir la liberté de tous les détenus, en premier lieu des combattantes des YPJ. »
L’avenir de l’accord
Interrogée sur l’avenir de l’accord, Suleiman a précisé que l’accord n’a pas été annulé et reste en vigueur, mais que sa mise en œuvre continue de se heurter à des obstacles importants – des obstacles qui, selon elle, sont systématiquement créés par les autorités de Damas.
Violation de la clause d’évacuation des prisons
Qahraman Bakr, responsable des Forces de sécurité intérieure et membre du comité chargé de la mise en œuvre de l’accord, a souligné que la clause 12 de l’accord appelle explicitement à « vider les prisons ».
« Nous avons mené à bien la première phase de l’échange deux jours après la signature de l’accord », a déclaré Bakr. « Grâce à la coordination entre les deux parties, la deuxième phase devait suivre. Cependant, les autorités de Damas ont perturbé le processus en refusant de libérer les détenues YPJ. »
Bakr a confirmé qu’en plus des membres des YPJ, il y avait d’autres détenus dont la libération avait également été bloquée par la partie de Damas.
Il a conclu : « Par ces actions, les autorités ont clairement violé l’accord. De notre côté, nous étions tout à fait disposés à remettre leurs détenus sans complications. Cependant, nous restons inébranlables dans notre exigence : la libération complète et inconditionnelle de tous les prisonniers doit être respectée. » ( ANHA)