SYRIE / ROJAVA – Dans un contexte de développements rapides sur la scène syrienne, le Conseil national kurde en Syrie (ENKS) a organisé plusieurs séminaires et réunions pour discuter des derniers développements politiques dans le pays, de la question de l’unité kurde et pour évaluer les résultats de la Conférence sur l’unité kurde tenue le 26 avril 2025.
Les réunions, organisés à Qamishlo, Hasaka, Derik et Amuda, ont connu une participation importante de personnalités politiques, d’acteurs de la société civile et de représentants de partis et d’institutions locales. Ces rencontres ont été marquées par un dialogue axé sur l’avenir de la question kurde en Syrie et le rôle des dirigeants historiques, notamment Abdullah Öcalan, dans la promotion de la compréhension mutuelle entre Kurdes.
Les événements ont bénéficié d’une large participation d’acteurs politiques, sociaux et civils. L’un des thèmes principaux était l’éloge de l’appel du leader Abdullah Öcalan et de son rôle historique dans la promotion du consensus kurde.
Lors d’un séminaire public organisé à Afrin Hall à Qamishlo, le chef du bureau politique de l’ENKS, Mohammed Ismail, a prononcé un discours décrivant les derniers développements concernant la question kurde.
Ismail a déclaré que la déclaration constitutionnelle proposée par le régime de Damas dans sa forme actuelle est « rejetée par le peuple », affirmant que la Syrie ne peut pas parvenir à la stabilité sans une véritable réconciliation nationale qui rejette le retour de l’autoritarisme baasiste et jette les bases d’une nouvelle phase de participation politique.
Il a décrit la Conférence d’unité kurde du 26 avril comme un tournant, affirmant : « Ce n’était pas le produit d’un parti ou d’une faction en particulier, mais plutôt une réponse à un appel national visant à inscrire les droits des Kurdes dans la constitution syrienne. »
Lors d’une réunion politique organisée par l’ENKS à Hasaka avec la participation de représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile, le membre du conseil présidentiel de l’ENKS, Naimet Dawoud, a modéré les discussions centrées sur l’importance de l’unité kurde à la lumière des défis régionaux.
Dawoud a souligné que « la situation actuelle est le résultat d’une longue lutte kurde qui dure depuis plus de 70 ans », ajoutant que l’unité est désormais une nécessité nationale, et non plus seulement un choix politique.
Il a souligné l’« appel historique » d’Öcalan, déclarant : « L’appel du leader Öcalan a joué un rôle important dans la création d’une atmosphère propice à la conférence. Il a renforcé les possibilités d’action commune et a contribué à surmonter les divisions entre les forces politiques kurdes, non seulement au Rojava, mais aussi dans tout le Kurdistan et la diaspora kurde. »
Dawoud a souligné que l’objectif est de « construire une Syrie démocratique et participative où les Kurdes ont un rôle actif en tant que véritables partenaires dans la construction de l’avenir du pays ».
Lors d’un séminaire politique organisé au bureau du Parti démocratique du Kurdistan, Suleiman Oso, membre du conseil présidentiel de l’ENKS, a souligné que toute solution en Syrie doit être basée sur la démocratie et la décentralisation.
Oso a déclaré : « La cause kurde a consenti de grands sacrifices tout au long de l’histoire. Il est temps que le peuple kurde participe à la reconstruction de l’avenir de la Syrie. »
Il a également souligné l’importance du retour des Kurdes déplacés dans leurs zones occupées telles qu’Afrin et Serekaniye, affirmant que l’unité kurde « est la pierre angulaire de la stabilité et doit être préservée et développée ».
À Amuda, l’ENKS a tenu une réunion publique pour discuter des développements politiques et des résultats de la conférence de Qamishli.
Le séminaire a été dirigé par Fawzla Youssef, membre du conseil présidentiel de l’ENKS, qui a souligné que « le peuple kurde est une composante fondamentale de la nouvelle Syrie ».
Youssef a souligné que le régime de Damas continue d’exclure les Kurdes du processus politique, mettant en garde contre les tentatives de s’appuyer sur des forces extérieures – en particulier le gouvernement turc – pour faire dérailler toute initiative nationale globale.
Elle a salué le rôle du leader Abdullah Öcalan dans l’obtention d’un consensus politique kurde, déclarant : « Le leader a joué un rôle essentiel dans la préparation de cette conférence. Son appel historique a été une étape précieuse qui a ouvert la voie au dialogue et a favorisé un climat de confiance entre les parties. »
Elle a ajouté que la conférence n’était pas simplement une réunion politique, mais « une véritable expression de la volonté du peuple kurde ».
Affirmer l’unité kurde
La série de séminaires s’est conclue par un large consensus parmi les participants : garantir les droits nationaux des Kurdes en Syrie est une condition essentielle à toute solution politique durable. Ils ont souligné que l’unité kurde ne doit pas être temporaire, mais plutôt une stratégie à long terme.
Les participants ont également souligné la nécessité de protéger les résultats de la conférence du 26 avril, de maintenir son esprit inclusif, d’approfondir les ententes kurdes et de capitaliser sur l’élan politique tant au niveau local qu’international.
Un point marquant de ces événements a été l’appréciation générale, tant publique que politique, du rôle d’Abdullah Öcalan dans la conduite du mouvement kurde vers l’unité. Son récent discours a été perçu comme une boussole politique qui a contribué à transcender les divisions et à renforcer l’esprit d’unité. (ANHA)