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TURQUIE. Les mères du Samedi demandent justice pour Hüsamettin Yaman et Mehmet Soner Gül

TURQUIE – Aujourd’hui, lors de leur 1047e veillée sur la place Galatasaray, les mères du Samedi ont demandé justice pour Hüsamettin Yaman et Mehmet Soner Gül, portés disparus après avoir été arrêtés par la police turque en mai 1992.

Hüsamettin Yaman, 22 ans, était étudiant à l’école professionnelle des sciences techniques de l’université d’Istanbul. Il a été arrêté pour avoir porté une banderole et a été libéré le 6 septembre 1990, après avoir passé environ 15 jours en prison.

Mehmet Soner Gül, 21 ans, était étudiant à la faculté de médecine de Cerrahpaşa et également membre de l’association étudiante. Pour cette raison, il a été arrêté, soumis à de graves tortures et menacé de mort. Selon le ministère de l’Intérieur, il était recherché car son nom avait été mentionné lors de l’interrogatoire d’une personne capturée à Malatya le 10 mars 1991.

L’avocate et défenseur des droits humains, Eren Keskin a lu le communiqué de presse des Mères de Samedi. Avant la déclaration, les interdictions de la place Taksim du 1er mai ont également été mentionnées. Le gouvernement a été interpellé par les déclarations suivantes : « Vos interdictions de manifestations pacifiques sont dénuées de fondement juridique. Ces interdictions sont contraires à la Constitution et à la Convention européenne des droits de l’homme. Entraver ceux qui souhaitent exercer leurs droits constitutionnels est illégitime, tant sur le plan juridique que moral. La fermeture des espaces publics doit cesser immédiatement . »

 

Depuis près de 30 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche à l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.