AccueilCultureLONDRES. Coup d'envoi du Festival du film kurde de Londres

LONDRES. Coup d’envoi du Festival du film kurde de Londres

LONDRES – Le Festival du film kurde de Londres retrouve les cinéphiles dès ce soir avec plus de 50 films en tout genre (documentaires, films d’animation, courts et long-métrages…), dont une bonne partie a été réalisée par des femmes cinéastes vivant loin du Kurdistan.

La 14e édition du Festival du film kurde de Londres (London Kurdish Film Festival, LKFF), organisée sous le thème « Dîsa Govend » (Encore la ronde, danse folklorique kurde), offre non seulement une célébration cinématographique mais aussi un hommage à la résistance culturelle et politique du peuple kurde.

Message puissant à travers les films d’ouverture et de clôture

Le festival s’ouvrira avec « A Happy Day », réalisé par le cinéaste kurde Hisham Zaman. Situé dans un camp de réfugiés du nord de la Norvège, le film raconte l’histoire de trois jeunes gens désireux de réaliser leurs rêves et comment leur destin bascule lorsque l’un d’eux tombe amoureux.

Le film de clôture sera « Touching Freedom », un documentaire suédois réalisé par Manal Masri. Ce film explore les traces laissées par les jeunes Kurdes morts lors de la résistance de Kobanê et documente la lutte qu’ils ont courageusement immortalisée.

58 films

Cette année, le festival proposera 10 longs métrages, 13 longs métrages documentaires, 20 courts métrages de fiction, 14 courts métrages documentaires et 1 film d’animation. Les projections auront lieu au Picturehouse, dans le nord de Londres, et au Rio Cinema, à Dalston. Le musicien Ali Tekbaş se produira lors de la réception d’ouverture.

Résistance, mémoire et espoir

Le directeur du festival, Ferhan Sterk, a souligné que le thème de cette année était « Dîsa Govend », déclarant : « Ce ne sont plus seulement la douleur et la guerre qui doivent être racontées, mais aussi la vie, l’amour et l’espoir trouvés dans la résistance. »

Sterk a souligné la façon dont le peuple kurde parvient à survivre même en pleine guerre. Il a déclaré : « Par exemple, lorsqu’on pense à une mère qui a perdu son fils à la guerre et qui danse le halay sur sa tombe, ce n’est pas seulement une image de deuil, c’est aussi un portrait de résistance. En ce sens, le cinéma kurde offre la possibilité d’une fin pleine d’espoir, voire de joie. »

Les réalisatrices à l’honneur

Cette année, le festival mettra particulièrement en avant le travail des réalisatrices kurdes vivant hors du Kurdistan. Parmi les films phares figurent « Im toten Winkel » (« Dans l’angle mort »), œuvre primée d’Ayşe Polat, et « Winners » de Soleen Yusef. Le directeur du festival, Ferhan Sterk, a souligné l’importance de présenter des films de réalisatrices kurdes de la diaspora, la qualifiant d’élément essentiel du programme de cette année.

Une position politique et une expression culturelle

Le directeur du festival, Ferhan Sterk, a souligné que l’événement n’était pas seulement un rassemblement cinématographique. Il a déclaré : « Cette année encore, le festival doit être perçu non seulement comme un événement cinématographique, mais aussi comme une prise de position politique, une forme d’expression culturelle et une manifestation de solidarité entre les communautés. »

Sterk a également souligné que le festival est entièrement géré par des bénévoles et que cet esprit de solidarité collective contribue grandement au cinéma kurde. Il a ajouté : « Grâce aux films projetés, le public découvrira non seulement les histoires du peuple kurde, mais ressentira également des expériences humaines partagées, des émotions universelles et un profond besoin de solidarité. »

Prix ​​et jury

Le festival décernera plusieurs prix, dont les prix Roja Zer, Mehmet Aksoy, Yılmaz Güney et Tahir Kerim, ainsi que les prix de la meilleure actrice, du meilleur acteur et un prix pour l’ensemble de sa carrière. Le jury comprend des personnalités telles qu’Özgür Amed, Joanna Bocheńska, Arsalan Amiri, Dimitris Kerkinos, Seray Genç et Zahavi Sanjavi.

Une fois de plus, le Festival du film kurde de Londres non seulement fait découvrir le cinéma kurde à un public mondial, mais assume également la responsabilité de maintenir la mémoire culturelle vivante. (ANF)