SYRIE / ROJAVA – Une délégation du Rojava dirigée par Badran Çia Kurd a rencontré le gouverneur d’Alep pour discuter du retour sécurisé des centaines de milliers de familles chassées du canton kurde d’Afrin par l’invasion turco-jihadiste de mars 2018 et de la mise en œuvre des termes de l’accord signé concernant les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh à Alep.
Dans le cadre des efforts déployés par l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie pour consolider les fondements du dialogue national syro-syrien et consolider l’accord signé entre les Forces démocratiques syriennes et les autorités de Damas le 10 mars, une délégation de l’Administration autonome démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie a rencontré aujourd’hui le gouverneur d’Alep.
La délégation comprenait Badran Jia Kurd, conseiller auprès de l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie, et Hevin Suleiman et Nouri Sheikho, coprésidents du Conseil général des quartiers de Sheikh Maqsoud et d’Achrafieh, ainsi que des représentants des forces de sécurité, des relations diplomatiques et du Bureau de coordination des femmes.
La délégation a été reçue au bâtiment du gouvernorat d’Alep par le gouverneur d’Alep, Azzam al-Gharib, et son adjoint, Ali Hanoura, ainsi que par le chef du conseil municipal d’Alep, Muhammad Ali al-Aziz, et Masoud Battal, le responsable de la région d’Afrin sous les autorités de Damas.
Lors de la réunion, Badran Jia Kurd, conseiller auprès de l’Administration autonome, a évoqué les obstacles au retour des quelque 250 000 personnes déplacées de force d’Afrin dans leurs villages et leur ville. Ces obstacles sont dus aux problèmes de sécurité liés à la présence de certaines « factions » non pleinement intégrées au ministère syrien de la Défense, et aux violations persistantes contre les civils.
Jia Kurd a également souligné la nécessité d’établir un calendrier pour mettre fin aux souffrances de centaines de milliers de personnes déplacées réparties dans les régions du nord et de l’est de la Syrie et pour assurer un retour sûr et digne en fournissant au gouvernement actuel et à la communauté internationale des garanties pour protéger la population d’Afrin de tout danger qui pourrait menacer sa sécurité maintenant et dans le futur.
De son côté, le gouverneur d’Alep, Azzam al-Gharib, a déclaré que, sur la base des instructions d’Ahmed al-Sharaa, ils s’efforçaient de résoudre le problème des personnes déplacées d’Afrin le plus rapidement possible.
Al-Gharib a noté qu’ils travaillent à résoudre les problèmes et les obstacles qui entravent le retour volontaire et digne du peuple d’Afrin, en coordination avec l’Administration autonome démocratique.
Hiven Suleiman, coprésident du Conseil général des quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh, a souligné la nécessité d’éliminer les impuretés des idées du parti Baas effondré et de laisser le choix de gouverner chaque région à son peuple, en se basant sur le dicton : « Les habitants de La Mecque connaissent mieux leurs vallées ».
Les deux parties ont convenu de former un comité pour les personnes déplacées d’Afrin afin d’organiser le processus de retour volontaire et de fournir les études et statistiques nécessaires au public, servant d’outil de soutien pour proposer des décisions pour l’avenir des habitants de la ville.
Dans le même contexte, les deux parties ont convenu d’élaborer un plan d’action basé sur les points abordés et de tenir une série de réunions ultérieures afin de clarifier les cadres et mécanismes d’action et d’accélérer la résolution de la question dans les meilleurs délais. Cela s’inscrira dans le cadre de l’article 5 de l’accord signé entre les Forces démocratiques syriennes et les autorités de Damas, qui stipule « garantir le retour de tous les Syriens déplacés dans leurs villes et villages et assurer leur protection par l’État syrien ».
Concernant les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh, les discussions entre les deux parties ont noté les progrès réalisés dans l’achèvement des dispositions de l’accord et la nécessité pour la municipalité de la ville d’Alep, en coordination avec la municipalité populaire, de fournir des services dans les deux quartiers pour répondre aux besoins des résidents et résoudre les problèmes causés par le régime du parti Baas, de la marginalisation et de la discrimination à l’imposition d’un siège.
La session s’est conclue avec les deux parties soulignant la nécessité de renforcer les fondements du dialogue syro-syrien et d’assurer la participation de tous à l’élaboration de l’avenir de la nouvelle Syrie. (ANHA)