AccueilKurdistanRojavaLa Turquie a déporté vers Idlib des détenus originaires de Serê Kanîyê

La Turquie a déporté vers Idlib des détenus originaires de Serê Kanîyê

SYRIE / ROJAVA – La Turquie avaient déporté illégalement vers son territoire de nombreux civils et combattants kurdes arrêtés lors de l’invasion d’Afrin (2018) et Serê Kanîyê (2019). Tous avaient été emprisonnés avec des accusations d’affiliation aux Forces Démocratiques Syriennes (FDS). Certains de ces prisonniers « libérés » récemment ont été déportés par la Turquie vers le gouvernorat d’Idlib, en Syrie, et non pas vers leurs villes d’origine…

Des sources des droits humains ont informé North Press dimanche que la Turquie a libéré plusieurs détenus syriens de la ville de Sere Kaniye (Ras al-Ain) et les a déportés vers Idlib.

Les détenus ont été arrêtés à la suite de l’opération militaire turque de 2019 qui a abouti à l’occupation de Sere Kaniye et Tel Abyad dans le nord de la Syrie.

Selon les sources, les autorités turques ont libéré le groupe – bien que le nombre exact reste inconnu – samedi et les ont immédiatement expulsés vers Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.

Les détenus faisaient partie des dizaines de Syriens arrêtés par les forces turques et transférés en territoire turc, accusés d’appartenir aux Forces démocratiques syriennes (FDS). Les personnes libérées étaient détenues à la prison d’Helwan, dans la province turque d’Urfa.

Dans un rapport de 2021, Human Rights Watch a déclaré que la Turquie et les factions armées affiliées, alias l’Armée nationale syrienne (ANS), avaient illégalement arrêté et transféré au moins 63 citoyens syriens du nord-est de la Syrie vers la Turquie, où ils étaient confrontés à de graves accusations pouvant entraîner des peines de prison à vie.

L’organisation a ajouté que d’autres rapports suggèrent que le nombre réel de Syriens transférés illégalement pourrait atteindre 200. Les médias pro-gouvernementaux turcs ont également fait état d’arrestations et de transferts continus de ressortissants syriens, indiquant que cette pratique se poursuit.

Ces événements se sont produits dans les deux ans qui ont suivi l’incursion militaire turque à Sere Kaniye, et North Press a depuis documenté des cas répétés d’arrestations à Sere Kaniye, Tel Abyad et Afrin, où les détenus ont été transportés vers des prisons turques.

Les personnes récemment libérées, toutes des résidents arabes de Sere Kaniye, devraient arriver à Hassaké plus tard dans la journée. Des sources des droits de l’homme ont exprimé leur inquiétude quant au harcèlement dont pourraient faire l’objet les rapatriés, et leurs familles demeurent inquiètes.

Les mêmes sources ont rapporté que les tribunaux turcs ont prononcé des peines de prison allant de trois ans à la réclusion à perpétuité à l’encontre de ces détenus accusés d’être membres des Forces Démocratiques Syriennes (FDS).

La Turquie maintient son contrôle sur les zones de Sere Kaniye et de Tel Abyad et continue de couper l’eau de la station d’Allouk, affectant plus d’un million de personnes. Les organisations humanitaires et les responsables locaux exigent le rétablissement de l’approvisionnement en eau et le retour en toute sécurité des habitants déplacés, notamment à la lumière de l’accord conclu en mars entre le président syrien de transition Ahmad al-Sharaa et le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi. (North Press)