AccueilMoyen-OrientElham Ahmed : Un régime centralisé n'est plus une option pour la...

Elham Ahmed : Un régime centralisé n’est plus une option pour la Syrie

Lors du forum de Souleimaniye qui s’est tenu au Kurdistan irakien, la coprésidente du département des relations extérieures de l’administration du Rojava / Syrie du N-E, Elham Ahmed a souligné que le retour à un système centralisé et autoritaire n’était plus une option viable. Elle a insisté sur l’importance de construire un système décentralisé permettant aux régions de gérer leurs propres affaires. Elle a également exprimé l’espoir que la conférence nationale kurde ait lieu dans les meilleurs délais.

 

Le neuvième Forum de Souleimaniye a eu lieu à l’Université américaine en Irak (AUIS), à Souleimaniye (en kurde: Silêmanî), au Kurdistan du Sud du 16 au 17 avril 2025. Placé sous le thème « Paix dans la région », le forum qui a vu la participation de plus de 700 700 dirigeants et responsables locaux et internationaux a abordé les principaux enjeux politiques, sécuritaires et économiques qui touchent la région et le monde.

Le forum a accueilli la participation d’Elham Ahmed, coprésidente du département des relations extérieures de l’Administration autonome démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie. Une séance complète a été consacrée à la discussion de la situation syrienne, des développements récents et du modèle de l’Administration autonome démocratique.

Dans une déclaration spéciale à l’agence ANHA, Elham Ahmed a expliqué que le forum était principalement axé sur le paysage géopolitique et politique actuel, ainsi que sur les rapports de force dans la région et leur impact sur des pays comme la Syrie. Elle a également exprimé sa gratitude à l’ancien président irakien Barham Saleh pour son invitation officielle à participer au forum.

Ahmed a noté que lors de la session extraordinaire sur la Syrie, les participants ont convenu qu’un retour à la situation d’avant 2011 n’était plus envisageable. Elle a souligné que des appels ont été lancés en faveur d’un système décentralisé ou fédéral, une vision partagée par la plupart des Syriens, car il est devenu évident qu’un système centralisé et rigoureux n’est plus une option viable.

Ahmed a souligné l’urgence de construire un système décentralisé permettant aux régions de gérer leurs propres affaires et de s’intégrer au système politique syrien. Elle a affirmé que cette vision provenait des Syriens eux-mêmes, ce qui témoigne de son importance capitale.

Concernant le modèle d’administration autonome mis en œuvre dans le nord et l’est de la Syrie depuis 14 ans, Ilham Ahmed a déclaré qu’il reflète la volonté politique des communautés de la région. Les femmes et diverses composantes ont pu établir une administration politique participative dans le cadre de ce modèle, qui a suscité l’intérêt de nombreux pouvoirs et entités politiques. Elle a ajouté : « Tout le monde reconnaît la nécessité d’une gouvernance participative en Syrie. »

En marge du forum, Mme Ahmed a tenu plusieurs réunions avec les forces politiques, qu’elle a qualifiées de positives, reflétant l’importance du dialogue et de la coopération pour parvenir à la paix et à la stabilité dans la région.

Elle a également évoqué les discussions en cours visant à unifier la vision des forces et partis kurdes au Rojava, soulignant que la date précise de la conférence nationale n’était que spéculation et qu’aucune date définitive n’avait été fixée. Malgré les divergences de vues sur la manière dont la conférence devrait se dérouler, elle a confirmé qu’un consensus avait été trouvé sur la plupart des points entre les différents partis.

Elham Ahmed a exprimé l’espoir que la conférence se tienne au plus vite, affirmant que cette demande reflète les aspirations du peuple. Elle s’est également dite optimiste quant à la capacité des forces et des partis à unifier leur vision et à former un comité de négociation avec le gouvernement de Damas, dans le but de garantir les droits des Kurdes dans le cadre d’une nouvelle constitution syrienne. (ANHA)