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Quand des intellectuels iraniens parlent du « danger kurde »

SUISSE – Kajal Haji Abassi, présidente de l’association « Women of Kurdistan » (Femmes du Kurdistan) basée en Suisse, dénonce l’appel haineux de 800 personnalités publiques iraniennes qui ont alerté le régime iranien sur le « danger kurde ». Abbassi déclare que les Kurdes victimes d’oppressions multiples ne demandent rien d’autre que « le droit fondamental de vivre libres, d’exister en tant que peuple, et de décider de [leur] destin ».
 
Kajal Haji Abassi (ou Kejal Hacî Hebasî) a publié une lettre ouverte en réponse aux 800 intellectuels iraniens qui ont adressé au gouvernement iranien une lettre criminalisant le peuple kurde. Nous la partageons avec vous ci-dessous.
 
En réponse à la lettre des 800 intellectuels iraniens contre les Kurdes
 
Récemment, un groupe de 800 artistes, universitaires et intellectuels iraniens ont adressé une lettre au gouvernement iranien, non pas pour dénoncer l’injustice et la répression subis par les Kurdes, mais pour alerter contre « le danger kurde » et demander plus de contrôle et d’exclusion.
 
Cette lettre révèle une vérité amère: même ceux qui se prétendaient critiques du régime, même ceux qui parlaient de démocratie ou de justice, se révèlent aujourd’hui complices d’un nationalisme iranien fasciste, qui nie l’existence et les droits des peuples non-persans, et en particulier des Kurdes.
 
Ce que nous affrontons, ce n’est pas simplement un régime autoritaire: c’est un fascisme d’État basé sur le déni de l’identité des peuples. Un apartheid ethnique qui prive les Kurdes, et d’autres peuples de leurs droits les plus élémentaires.
 
Jamais les Kurdes n’ont cherché à mener une guerre qui ne leur a pas été imposée. Nous ne demandons rien d’autre que le droit fondamental de vivre libres, d’exister en tant que peuple, et de décider de notre destin.
 
Je demande à la communauté internationale :
Où est votre voix face à ce racisme d’État maquillé en unité nationale ?
Où est votre solidarité avec les peuples opprimés par l’Iran ?
Combien de temps encore votre silence laissera-t-il les mains libres à un régime et à ses complices pour écraser toute différence et toute identité non persane ?
 
Nous sommes Kurdes.
Nous sommes les enfants du feu de Newroz.
Et ce feu ne s’éteindra jamais.
Nous continuerons de lutter et nous continuerons d’exister envers et contre tous.