IRAK – Le monde de Barraa a basculé le jour de son mariage lorsqu’elle a découvert qu’elle était adoptée. Ses vrais parents sont kurdes, et son histoire est un reflet poignant du génocide kurde d’al-Anfal*.
« N’oubliez jamais que tous les Kurdes « irakiens » sont des survivants du génocide : plus de 150 000 Kurdes sont toujours portés disparus », écrit l’activiste kurde qui signe sous le nom d’Hemdad Mehristani.
Une fille perdue d’Anfal
Née en 1988 dans un hôpital de Khurmato, la mère de Barraa, une Kurde enceinte, a été emprisonnée pendant la campagne d’Anfal en Irak. Après avoir accouché, Barraa a été séparée de sa mère, qui a été renvoyée au camp de concentration, sans jamais revoir son enfant.
Une adoption secrète
Barraa a été adoptée en secret par une infirmière turkmène irakienne qui affirme avoir risqué sa vie pour sauver le nouveau-né. Sans son intervention, Barraa n’aurait peut-être pas survécu.
La douleur de l’incertitude
Bien que Barraa aime ses parents adoptifs, elle se sent émotionnellement dévastée, incapable de trouver la paix sans connaître le sort de sa famille biologique. Elle visite le monument d’Anfal à Chamcahmal, espérant trouver des réponses grâce à un test ADN.
Appel à l’aide
Barraa cherche désespérément à savoir ce qui est arrivé à ses parents biologiques, qui ont peut-être péri lors du génocide d’Anfal. Elle exhorte le Gouvernement Régional du Kurdistan à contribuer à la découverte de la vérité et à déterminer s’ils sont vivants ou morts.
L’histoire de Barraa ne se résume pas à la recherche de sa famille par une femme : elle rappelle brutalement que le traumatisme du génocide d’Anfal continue d’affecter le peuple kurde aujourd’hui. Les horreurs infligées aux Kurdes par le régime irakien de Saddam Hussein se répercutent encore sur plusieurs générations. (Via Duhok Buzz)
*Le génocide kurde, aussi connu sous le nom d’Anfal ordonné par le boucher irakien Saddam Hussein, a eu lieu de février à septembre 1988. Plus de 180 000 Kurdes ont été tués lors de la campagne Al-Anfal menée par Ali Hassan al-Majid, sur ordre du président Saddam Hussein, contre le Kurdistan irakien, à la fin de la guerre Iran-Irak.
Le nom de la campagne porte le nom du chapitre 8 du Coran (al-ʾanfāl), qui a été utilisé comme nom de code par l’ancien gouvernement baasiste irakien pour les attaques systématiques contre les combattants kurdes entre 1986 et 1989. La Suède, la Norvège, la Corée du Sud et le Royaume-Uni reconnaissent officiellement la campagne Anfal comme un génocide.