Le mouvement kurde dirigé par le PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] et Abdullah Öcalan porte une vision extraordinairement large. Aujourd’hui, le PKK est une organisation plus structurée et solidement liée que de nombreux États. Ses militants, tels des apôtres, travaillent sans relâche aux quatre coins du monde.
Le PKK n’a jamais été une simple question d’armes. Il joue un rôle crucial dans le monde politique, les luttes pour la démocratie, les visions révolutionnaires, l’écologie, le combat pour les droits des femmes et les organisations communales. En somme, il est présent dans un vaste éventail de luttes, allant des montagnes du Kurdistan aux peuples autochtones d’Amérique latine. Il n’existe aucun autre exemple comparable d’une telle organisation sur cette planète.
Les guerres au Moyen-Orient ne sont pas terminées, et un changement global est en cours. Les conflits vont s’intensifier. Dans ces conditions chaotiques et impitoyables, seuls ceux qui savent anticiper l’avenir et s’y préparer pourront survivre.
Que ce soit sous le nom de PKK ou tout autre nom à l’avenir, les Kurdes qu’il a organisés continueront d’être une force intégrée aux dynamiques mondiales et un pouvoir d’intervention révolutionnaire. Il est désormais impossible d’envisager une transformation démocratique au Moyen-Orient sans les Kurdes. Plus encore, les Kurdes deviendront le moteur de la démocratie dans la région. Pour les Kurdes, la lutte change d’apparence, elle prend une nouvelle dimension. Rien n’est fini, tout commence à peine…
La véritable question est de savoir si les mouvements de gauche et pro-démocratie sauront se transformer et répondre aux besoins de cette époque où leur présence est plus cruciale que jamais. Tout comme le PKK s’est historiquement inspiré des mouvements et révolutions de gauche, il est aujourd’hui essentiel que la gauche mondiale analyse le PKK avec perspicacité et comprenne sa logique de pensée. Cela pourrait leur ouvrir de nouveaux horizons.
Par le journaliste Maxime Azadî