PARIS – Après une visite rendue au Sénat, la délégation du Rojava s’est rendue cet après-midi à l’Assemblée Nationale. Des représentants du Rojava / Syrie du Nord et de l’Est étaient invités par les député.e.s Danielle Simonnet et Thomas Portes, en marge de la Conférence sur la Syrie demandé par le président Emmanuel Macron.
La délégation de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) qui s’est rendue à l’Assemblée Nationale est représentée par Ilham Ahmad coprésidente du Conseil exécutif de l’AANES et Nazira Goreya, secrétaire du parti de l’Union Syriaque en Syrie et responsable des relations internationales.
Elham Ahmad a informé le public constitué de journalistes et d’élu.e.s de la situation des exilés du canton kurde d’Afrin occupé par la Turquie depuis 2018, demandant le retour des populations exilées, certaines par quatre fois, et le retrait turc de la Syrie.
« Nous voulons une Syrie décentralisée, pluraliste, respectant toutes les composantes. L’Administration autonome met l’accent aussi sur le droit de la femme qui a été très présent dans la lutte contre Daesh et devrait être un exemple pour le reste de la Syrie », a déclaré Ilham Ahmad.
A la question de Lamya Kirouani demandant « Qu’attend l’AANES pour renvoyer les détenus ressortissants français vers la France ? », Ahmad a répondu qu’ils collaborent avec les pays des jihadistes étrangers, mais qu’ils font face à des ressortissants qui, parfois, ne veulent pas rentrer chez eux. C’est « une charge, un fardeau pour nous. »
A son tour, Nazira Goreya a mis en avant le projet politique « décentralisé » que son parti (Syriac Union Party, SUP) porte pour la Syrie, au côté de l’AANES. Nazira Goreya a prôné une solution politique sans interventionnisme et ingérence des pays voisins. Elle a également mis en garde aussi contre le retour de Daesh qui risque de rendre la tâche compliquée.
Geneviève Garrigos, conseillère municipale de Paris, a soulevé la question de l’aide humanitaire « captée par Damas » et mise en difficulté par les attaques turques. « De quelle aide auriez-vous besoin? » a-t-elle demandé.
Elham Ahmad a rappelé que « les bombardements turcs ont impacté sérieusement, paralysant la vie de plus de cinq millions de personnes dans le Rojava ». Donnant l’exemple d’une centrale d’épuration d’eau attaquée par la Turquie privant d’eau potable plus d’un million de personnes. (Via le journaliste Cemil Sanli)