ISTANBUL – Les Mères du samedi réunies pour leur 1038e veillée hebdomadaire ont exhorté l’État turc à leur livrer les noms des assassins de Ridvan Karakoç, un homme politique kurde tué sous la torture à Istanbul il y a 30 ans.
S’exprimant lors du rassemblement des Mères du samedi, Hasan Karakoç, frère de Rıdvan Karakoç, a déclaré : « Nous continuerons à exiger des comptes même si mille ans passent. »
Rıdvan Karakoç, 34 ans, vivait avec sa famille à İstanbul. Il était actif dans les partis politiques kurdes ainsi que dans les organisations culturelles dans les années 90. Au début de 1994, il a appris qu’il serait arrêté parce que quelqu’un avait donné son nom lors de son interrogatoire en détention.
La police a gardé la maison de sa famille sous surveillance constante. Parfois, des policiers entraient dans la maison et battaient sa famille. Pendant ce temps, ils ont menacé la famille en disant : « Nous tuerons Rıdvan s’il ne se rend pas ! »
Bien que Rıdvan ne puisse pas rendre visite à sa famille, il est resté en contact avec eux et avec son avocat. Il a appelé sa famille pour la dernière fois le 15 février 1995. C’est la dernière fois qu’ils ont eu de ses nouvelles. Le même jour, la surveillance de la maison de la famille Karakoç a été levée.
La famille de Ridvan Karakoç s’est rendue à tous les bureaux pour obtenir des informations sur Rıdvan. Toutefois, leurs efforts sont restés sans réponse. Après une recherche intensive pendant 110 jours, la famille a retrouvé le corps torturé de Rıdvan Karakoç enterré dans la section des inconnus du cimetière Altinşehir, à Istanbul.
Au cours des 30 dernières années, aucune procédure judiciaire n’a été engagée pour le dossier de Ridvan par le procureur de Beykoz. Asiye Karakoç, la mère de Rıdvan décédée en 2014, a cherché les assassins de son fils jusqu’à sa dernière souffle.