BRUXELLES – Depuis ce matin, le Tribunal permanant des peuples juge les crimes de guerre turcs commis au Rojava entre 2018 et 2024 dans sa cession « Rojava versus Turquie ».
Après la présentation des crimes de guerre commis dans le canton d’Afrin par la Turquie depuis 2018, la deuxième affaire présentée ce matin au Tribunal permanant des peuples (en anglais: Permanent Peoples’ Tribunal) a été consacré aux « massacres, bombardements et tortures de civils déplacés à Tel Rifat ». Le sujet a été présenté par l’avocate Rengin Ergül.
L’avocate Ergül a déclaré : « Le 2 décembre 2019, entre 13h30 et 14h00, un obus a frappé le quartier du garage Al-Shahba à Tel Rifat, dans le gouvernorat d’Alep. L’impact a fait de nombreuses victimes civiles, tuant 10 personnes, dont huit enfants de moins de 15 ans, et en blessant 17 autres, parmi lesquelles neuf enfants de moins de 15 ans. Environ deux à trois heures plus tard, un deuxième obus a été lancé dans la même zone, suggérant une attaque délibérée contre une zone peuplée de civils dépourvue de toute installation militaire.
L’endroit ciblé était connu pour accueillir des personnes déplacées d’Afrin, qui était sous occupation turque depuis l’opération « Rameau d’olivier » en 2018 et était situé à proximité d’une installation du Croissant-Rouge. Parmi les victimes, le fils de M., Aarif Muhammad Jafar, âgé de six ans, a succombé à des blessures causées par des éclats d’obus, tandis que son fils de sept ans, Ahmad Jafar Mohamad, a subi de graves blessures par éclats à la hanche et à l’avant-bras. L’attaque a également causé un profond traumatisme psychologique à Ahmad et à sa mère. Une déclaration des Nations Unies a confirmé que toutes les personnes tuées étaient des civils qui avaient fui Afrin pour se rendre dans la région. La déclaration a en outre condamné les victimes civiles dans d’autres zones de conflit, appelant toutes les parties à cesser les attaques aveugles et exhortant les États soutenant le conflit à respecter le droit international humanitaire ».
Après avoir présenté des preuves vidéo et photographiques du ciblage délibéré de civils, l’avocate Ergül a déclaré : « Les preuves disponibles soutiennent fortement que l’attaque de Tel Rifat constituait une frappe ciblée contre des civils, en violation du droit international humanitaire. L’implication militaire de la Turquie et le contrôle opérationnel des forces de l’Armée nationale syrienne établissent la responsabilité de l’État. Compte tenu des graves violations des droits humains documentées, des mécanismes juridiques de responsabilisation devraient être mis en place au niveau international. »
ANF