ALLEMAGNE – L’artiste kurde, Hogir Ar présentera son exposition intitulée « Les derniers mots de ma mère » (Gotina Dawîn Ya Dayika Min) à Cologne en mars 2025.
L’exposition « Les derniers mots de ma mère » ( Gotina Dawîn Ya Dayîka Min ) de l’artiste Hogir Ar sera inaugurée au centre culturel Mouches Volantes de Cologne. (Expo à voir du 22 mars au 26 avril)
Gotina Dawîn Ya Dayîka Min est une exposition inspirée par les expériences personnelles de l’artiste Hogir Ar et par les profondeurs de la mémoire collective. L’exposition aborde les traumatismes individuels et sociétaux, l’oppression et la résistance. L’artiste raconte une histoire ancrée dans les expériences difficiles de son enfance. Au cœur de ce récit se trouvent les mots de sa mère, qui constituent le thème central de l’exposition : « Ton chemin mène soit à la tombe, soit à la prison. »
Ces mots reflètent les cycles récurrents de la vie de l’artiste et les sombres réalités de cette époque. Dans la région du Kurdistan du Nord où l’artiste a grandi, le peuple kurde a été confronté à une oppression culturelle, sociale et politique pendant de nombreuses années. Au cours des années 1980 et 1990, les conflits, les migrations forcées, les meurtres non résolus et le contrôle militaire intense ont entraîné des traumatismes individuels et sociétaux. Dans ce contexte, les œuvres de Hogir Ar critiquent les structures étatiques, les normes sociétales et les systèmes patriarcaux tout en soulignant simultanément des moments de résistance et de solidarité.
Les œuvres de l’exposition s’inspirent des traumatismes et des événements qui ont façonné la vie de l’artiste : la lutte pacifique des Mères du samedi (Dayîkên Şemîyê) dans leur recherche de leurs proches disparus de force en détention, l’exil forcé, la vie de réfugié et les inégalités sociales. Ces thèmes constituent le fondement de la pratique de l’artiste.
L’exposition ne se contente pas de présenter un récit personnel, elle offre également un espace de réflexion sur les processus de résistance, de questionnement et de guérison. Les rôles et les récits s’entremêlent : est-ce l’artiste lui-même, sa mère, les Mères du samedi, ou toutes ensemble ? Ou cette histoire appartient-elle à une mémoire collective anonyme ? L’artiste crée un nouveau récit aux intersections de la mémoire personnelle et de la mémoire collective, invitant le public à un voyage à la fois stimulant et stimulant.
Hogir Ar
Hogir Ar est un artiste multidisciplinaire basé à Heidelberg, qui travaille à la fois sur l’art conceptuel, l’installation, la performance et la sculpture. Son parcours artistique a commencé dans la ville de Batman, au nord du Kurdistan. À l’âge de 14 ans, il a publié un recueil de poésie intitulé Mavi Sürgün (« L’exil bleu »), qui explore les thèmes de l’exil, du désir et de la recherche d’identité.
Sa formation au Centre de recherche et de développement de la langue kurde de Batman lui a permis de s’intéresser en profondeur à la tradition du Dengbêj (conte musical). Ce processus l’a amené à réfléchir sur l’histoire orale et la transmission d’une langue opprimée.
L’art de Hogir Ar se concentre sur la continuité du colonialisme, la mémoire collective et les processus de guérison. Ses œuvres conceptuelles combinent l’esthétique classique avec des interprétations contemporaines, présentant des paysages géographiques et psychologiques à travers une narration visuelle. (ANF)