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SYRIE. Des assassins des Kurdes paradent à Damas

SYRIE – Hier, Abou Hatem Shaqra (Ahmad al-Hais), qui figure sur la liste des personnes sanctionnées par les États-Unis, a pris la parole lors de l’intronisation d’Ahmad al-Sharaa à la présidence de la Syrie. Shaqra a été sanctionné par les Etats-Unis pour des crimes tels que le « trafic de femmes et d’enfants yazidis » et la milice Ahrar al-Sharqiya affiliée à l’Armée nationale syrienne sous commandement de la Turquie pour le meurtre brutal de la politicienne kurde Hevrin Khalaf lors de l’invasion turque de 2019. Soad Mustafa, la mère de Hevrin Khalaf, a exprimé son indignation face à la participation du meurtrier de sa fille à la conférence et exigé qu’il soit poursuivi pour ses crimes.

A gauche, Abou Hatem Shaqra avec le grade du corps et le chauffeur d’Havrin Calaf qu’il a décapité, à droite avec Al-Charaa et lors de son discours d’hier à Damas

En plus de Abou Hatem Shaqra, de nombreux jihadistes ayant combattu les Kurdes de Syrie pour le compte de la Turquie étaient invités à Damas pour l’intronisation du chef jihadiste Ahmed Al-Charaa, alias Abou Mohammed al-Joulani, en tant que président par intérim de la Syrie.

Ahmad Ihsan Fayad Al-Hayes, alias Abou Hatem Shaqra, a assisté mercredi à Damas à la « Conférence de la victoire », au cours de laquelle Abou Muhammad al-Jolani (Ahmad al-Sharaa) s’est autoproclamé chef de la période de transition en Syrie.

Hevrin Khalaf, secrétaire générale du parti « Avenir de la Syrie », a été violée et assassinée le 12 octobre 2019, avec son chauffeur, Farhad Ramadan, sur l’autoroute internationale M4. Son corps a été mutilé par des mercenaires de l’occupation turque dirigés par Abu Hatim Shaqra lors de l’invasion turque de Serê Kaniyê et Girê Spî/Tal Abyad.

La faction Ahrar al-Sharqiya a participé à l’invasion d’Afrin par la Turquie en 2018, imposant le hijab aux femmes et appliquant son idéologie extrémiste. Des affiches appelant les femmes à porter le hijab sont toujours visibles sur les murs d’Afrin. En juillet 2018, Human Rights Watch a signalé qu’Ahrar al-Sharqiya avait commis des pillages et des destructions de biens civils, selon l’Agence de presse des femmes (NUJINHA).

Amnesty International a également publié un rapport en août 2018 confirmant qu’Ahrar al-Sharqiya était impliqué dans des enlèvements, des détentions arbitraires et des saisies de terres.

Depuis 2018, Ahrar al-Sharqiya gère des prisons de torture à Alep, où des centaines de personnes ont été exécutées. Le groupe a également enlevé des hommes d’affaires d’Idlib et d’Alep, exigeant une rançon pour leur libération.

Il convient de noter que Hevrin Khalaf était une politicienne et militante kurde dont le martyre a suscité l’indignation locale et internationale en raison de la brutalité du crime commis de sang-froid par les mercenaires turcs.

Hevrin Khalaf a joué un rôle clé dans la création de l’Administration autonome démocratique dans la région du nord et de l’est de la Syrie en 2014 grâce à son engagement dans le travail communautaire et politique. Elle a été active dans les institutions de l’administration et a joué un rôle essentiel dans leur développement. Elle a fondé la Fondation pour la science et la libre pensée en 2012 et a été l’une des cofondatrices du Bureau de formation sociale et académique. En outre, elle a été directrice adjointe de l’organisme énergétique du canton de Jazera en 2015 avant d’en devenir la coprésidente en 2016.