SYRIE / ROJAVA – Le Conseil des femmes syriennes a organisé un atelier à Qamishlo pour discuter de la situation et de l’avenir des femmes dans la construction de la nouvelle Syrie.
A Qamishlo, le Conseil des femmes syriennes (en kurde: Meclisa Jinên Sûriyê) a organisé un atelier pour discuter et planifier le rôle des femmes dans la Constitution syrienne. L’atelier, qui s’est tenu mardi au Centre El Birc, a réuni le Conseil des femmes, Kongra Star, des militantes, le Conseil démocratique syrien (MSD) et de nombreuses autres participantes.
S’exprimant lors de l’atelier, Ruken Ehmed, membre du Comité des relations et de l’alliance démocratique de Kongra Star, a rappelé les dangers auxquels sont confrontées les femmes dans la région et a déclaré que la participation à la gouvernance syrienne doit être garantie par un système démocratique.
« Nous devons essayer de construire un État multiforme et décentralisé »
En évoquant la situation des femmes dans les territoires occupés, Ruken Ehmed a déclaré que des crimes inhumains sont commis contre les femmes tous les jours. Appelant au renforcement du tissu social, Ruken Ehmed a déclaré : « Il existe un risque d’islamisation du système au pouvoir en Syrie. On parle de police des mœurs. Il y a eu de nombreux incidents où les femmes ont été obligées de porter le foulard. C’est pourquoi nous devons essayer de construire un État décentralisé et multiforme. »
« Le projet d’administration autonome est un espoir pour les femmes syriennes »
Ruken Ehmed a déclaré que l’unité est nécessaire pour la protection des acquis des femmes dans ce processus et a noté que le projet d’administration autonome est un espoir pour les femmes syriennes.
Suite aux discussions lors de l’atelier, les participantes ont donné leurs avis sur les modalités d’implication des femmes en Syrie.
Appel à soutenir les YPJ
Les femmes ont souligné l’importance de l’autodéfense et ont appelé à soutenir les Unités de défense des femmes (YPJ). Elles ont également exigé que les deux sexes se représentent dans une Syrie décentralisée et pluraliste et que chacun.e joue son propre rôle. L’atelier a souligné l’importance du contact des femmes avec les femmes syriennes et a déclaré que les droits du peuple kurde devraient être protégés dans la Constitution syrienne.
« Il faut créer un parti des femmes en Syrie »
Les participantes ont souligné la nécessité de renforcer le rôle du Conseil des femmes syriennes dans toutes les villes syriennes pour lutter contre la violence, de créer un comité sur les disparitions et les enquêtes, d’ouvrir des bureaux pour les femmes, de documenter les crimes commis dans les prisons d’Afrin, Serêkaniye et Girê Spî et de demander des comptes aux criminels. Les participantes ont exprimé leur opinion selon laquelle un parti des femmes devrait être créé en Syrie pour changer la mentalité patriarcale dans laquelle les femmes sont assassinées sous prétexte d’« honneur ». (ANF)