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SYRIE. Les forces turques ont intensifié les crimes contre les femmes du Rojava

SYRIE / ROJAVA – L’Etat colonialiste turc a un casier judicaire chargé en matière de crimes de guerre ciblant les femmes kurdes, qu’elles soient des civiles ou des combattantes armées. Les récentes attaques armées turques contre les zones syriennes contrôlées par les forces arabo-kurdes ont donné lieu à de nouveaux crimes de guerre envers les femmes.
 
Alors qu’on assiste à une nouvelle escalade de violence systématique contre les femmes commis par les forces armées turco-jihadistes au Rojava, le Rassemblement des Femmes de Zenobia a annoncé le martyre de trois de ses membres dans la ville de Manbij, à la suite d’une attaque lancée par l’État turc et ses mercenaires sur le canton.
 
Le 10 décembre 2024, le Rassemblement des femmes de Zenobia a publié une déclaration officielle pleurant les martyres Qamar al-Sud, Aisha Abdul Qader et Iman, les décrivant comme des combattantes qui ont consacré leur vie à défendre la dignité de leur peuple et de leur terre contre l’agression turque.
 
Qamar al-Sud, Aisha Abdul Qader et Iman

 

L’attaque contre les femmes pionnières est « une extension de la politique visant à cibler les femmes »

Le communiqué indique que le crime contre les trois martyres représente une extension de la politique systématique menée par l’État d’occupation turc contre les femmes dans le nord et l’est de la Syrie, soulignant que les femmes qui jouent un rôle central dans la construction et l’organisation de leurs sociétés sont devenues une cible principale de cette violence.

Le Rassemblement des Femmes de Zenobia a expliqué que l’occupation turque ne vise pas seulement les femmes dirigeantes, mais cherche également à détruire les mouvements de femmes, qui sont l’un des principaux piliers de la société du Nord et de l’Est de la Syrie, qui connaît une expérience remarquable en matière d’autonomisation des femmes et de renforcement de leur rôle de leadership.

Dossier noir d’une « série d’assassinats horribles »

La dernière attaque n’est qu’un épisode d’une longue série de crimes visant les femmes dirigeantes de la région.

La région d’Afrin a été le théâtre de l’un des crimes les plus odieux lorsque l’armée d’occupation et ses mercenaires ont mutilé le corps de la combattante Barin Kobani, ce qui a déclenché une vague de ressentiment mondial.

L’assassinat de la femme politique Hevrin Khalaf, secrétaire générale du parti de la future Syrie, alors qu’elle se dirigeait vers Raqqa.

Ciblage des militantes Heboun Mala Khalil, Zahra Barkal et Amina Wesi dans le village de Halanj à Kobanê.

L’assassinat de la commandante en chef des forces antiterroristes, Jiyan Tolhildan, et de ses deux camarades dans une attaque visant leur convoi.

Ciblant la coprésidente du Conseil de Qamishlo, Yusra Darwish, et son adjoint, Liman Shweish.

Ces crimes démontrent clairement un modèle de violence dirigé contre les femmes dirigeantes dans le but de saper le rôle des femmes dans la construction d’une société libre et égalitaire.

Messages de l’occupation turque : « La violence pour terroriser la société »

L’escalade actuelle de la violence de l’État d’occupation turc témoigne d’une volonté de consolider les messages de terreur contre les femmes dans le nord et l’est de la Syrie. En ciblant les femmes dirigeantes, l’occupation cherche à détruire tout symbole de force et d’autonomisation que les femmes représentent dans cette partie du monde.

Les observateurs des affaires syriennes confirment que les récentes attaques ont des dimensions stratégiques et politiques visant à entraver les efforts d’organisation communautaire dans la région et à saper l’expérience démocratique menée par les femmes à travers les institutions civiles et les conseils populaires.

Appels à une intervention internationale « Assez de silence »

Face à la récurrence de ces crimes, les voix des organisations de défense des droits humains et des communautés internationales de femmes s’élèvent pour demander des comptes à la Turquie et mettre un terme à ses crimes en Syrie. Ces groupes exigent l’imposition de sanctions internationales au régime turc et font pression sur lui pour qu’il respecte les lois internationales qui interdisent de cibler les civils, en particulier les femmes.

Le Rassemblement des femmes de Zenobia a conclu sa déclaration en renouvelant son engagement à poursuivre la lutte, et a souligné que le martyre des militantes Qamar, Aisha et Iman ne les dissuadera pas de continuer à défendre la liberté et la dignité. Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour protéger les femmes du nord et de l’est de la Syrie contre la violence systématique turque.

Un message de défi et de lutte

Face à cette tragédie, les femmes du Nord et de l’Est de la Syrie demeurent un symbole de ténacité et de lutte, déterminées à protéger leurs acquis et à achever le chemin des martyrs afin de parvenir à une société démocratique fondée sur l’égalité et la justice.

Le martyre de Qamar, Aisha et Iman ne représente pas une fin, mais plutôt un nouveau départ pour une résistance continue contre l’occupation et ses politiques oppressives. (ANHA)