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SYRIE. Les Kurdes contraints d’accepter une trêve à Manbij

SYRIE / ROJAVA – Les forces arabo-kurdes qui défendaient Manbij contre les mercenaires de la Turquie ont dû accepter un cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis (en échange d’une hypothétique protection du Rojava à l’Est de l’Euphrate ?) alors qu’on spécule déjà sur l’avenir de la région de Deir ez-zor – où les cellules dormantes de DAECH n’ont cesser de semer la terreur – qui serait abandonnée au HTC / HTS…
 
L’annonce de la trêve a été faite hier soir par le commandant général des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) Mazloum Abdi qui a déclaré que leur « objectif est de parvenir à un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien et d’entrer dans un processus politique pour l’avenir du pays ».
 
Abdi a écrit sur X (ancien Twitter):
 
« Alors que la résistance de nos combattants dans la ville de Manbij continue de stopper l’expansion des attaques depuis l’ouest de l’Euphrate, nous avons conclu un accord de cessez-le-feu à Manbij avec la médiation américaine, afin de préserver la sécurité et la sûreté des civils.
 
Les combattants du Conseil militaire de Manbij, qui résistent aux attaques depuis le 27 novembre, seront évacués de la zone dans les plus brefs délais.
 
Notre objectif est de parvenir à un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien et d’entrer dans un processus politique pour l’avenir du pays. »
 

 

Un cessez-le-feu négocié par les États-Unis à Manbij

Le cessez-le-feu à Manbij a été précédé de deux semaines de combats, qui se sont déroulés parallèlement à l’avancée de l’alliance djihadiste dirigée par la milice HTS vers Damas. Le Conseil militaire de Manbij et d’autres associations membres des FDS ont farouchement résisté à l’occupation de la région par la SNA, dont les pertes ont été estimées à plusieurs centaines de personnes. Les informations de l’agence de presse officielle turque Anadolu selon lesquelles Manbij était tombée depuis longtemps se sont révélées être des informations délibérément fausses dans le cadre d’une guerre psychologique.

Mais les combats à Manbij se sont poursuivis mardi soir, les FDS voulant empêcher une extension de la guerre d’occupation à l’est de l’Euphrate. Parallèlement à l’attaque majeure contre Manbij, l’armée turque a intensifié ces derniers jours ses attaques aériennes et d’artillerie sur Kobanê, plus au nord-est. La résistance du conseil militaire se concentre actuellement toujours sur le pont stratégique de Qereqozax entre Manbij et Kobanê. Le barrage de Tichrine, situé plus au sud, est toujours hors service en raison des attaques ciblées de l’armée turque et de ses mandataires de l’ANS. De vastes zones de la région autonome du nord et de l’est de la Syrie sont privées d’électricité.  

Pendant ce temps, les atrocités commises par l’Armée nationale syrienne (SNA) à Manbij se multiplient. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, a fait état de dizaines d’exécutions de combattants blessés du Conseil militaire, assassinés par les mercenaires d’Erdoğan dans un hôpital du nord de la ville. La population kurde a également été pillée dans la ville, plusieurs maisons ayant été incendiées. En outre, des attaques de vengeance ont été menées contre la population civile. Dans un cas, trois militantes de la communauté des femmes Zenubiya ont été tuées par des djihadistes de l’Armée nationale syrienne (SNA). Kongra Star, le mouvement des femmes du nord-est de la Syrie, a annoncé que plusieurs femmes membres des Asayish (Forces de sécurité intérieure) avaient été enlevées à Manbij. Des vidéos publiées en ligne par les mercenaires de l’Armée nationale syrienne (SNA) montrent les femmes présentées comme des butins de guerre pendant leur transport.