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TURQUIE. Les mères du samedi réunies pour Mehmet Yaşar, un civil kurde tué par JITEM en 1994

TURQUIE – ISTANBUL – Aujourd’hui, les Mères du Samedi se sont réunies en hommage à Mehmet Yaşar, un civil kurde de 32 ans porté disparu de forces après avoir arrêté par des forces armées turques dans le district de Gever (Yüksekova) de Colemêrg le 28 février 1994.

Dans une lettre qu’ils ont envoyée à la 1013e veillée hébdomadaire des Mères du samedi, les six enfants de Mehmet Yaşar ont déclaré : « En tant qu’enfants, nous avons toujours été fiers de toi. Tu es l’enfant de six ans qui n’a pas grandi depuis 30 ans ».

Mehmet Yaşar, 32 ans, père de 6 enfants, vivait à Yüksekova. Il tenait un restaurant. Sa maison a été perquisitionnée à plusieurs reprises, il a été arrêté et soumis à de graves tortures. Son restaurant a été incendié et des notes de menace ont été laissées disant « d’abord ta propriété, ensuite ta vie ».

Le 28 février 1994, quatre personnes armées sont venues à la maison où se trouvait Mehmet Yaşar, se sont présentées comme des policiers et ont vérifié son identité. Ensuite, ils ont arrêté Mehmet Yaşar en lui disant : « Vous viendrez avec nous au poste de police, nous prendrons votre déclaration. » et l’ont embarqué à bord d’une Renault blanche (Beyaz Toros). Mehmet Yaşar n’a plus refait surface depuis cette date.

Depuis plus de 29 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.