AccueilKurdistanRojavaROJAVA. Un Kurde réalise son rêve en transformant le vent en électricité

ROJAVA. Un Kurde réalise son rêve en transformant le vent en électricité

SYRIE / ROJAVA – Alan Haj Ali, un jeune Kurde de 32 ans, a consacré plus de quatre ans à la construction d’une éolienne, poussé par une détermination sans faille malgré la pénurie de matériaux dans sa région.

En utilisant un mélange d’outils et de composants simples qu’il a mis des mois à acquérir, Haj Ali a développé une éolienne pour produire de l’électricité pour sa maison.

Habitant à Qamishlo, dans le nord-est de la Syrie, Haj Ali s’efforce d’exploiter l’énergie éolienne pour fournir une source d’énergie durable. Aujourd’hui encore, il continue de perfectionner et d’améliorer son éolienne.

Alan Haj Ali

A l’entrée ouest de Qamishli, près du quartier d’Hilaliya, on repère facilement sa création : des tonneaux à moitié coupés montés sur une tige métallique, tournant régulièrement au gré du vent.

La passion d’inventer

Haj Ali, père dévoué de trois enfants, attribue sa passion pour l’invention à la conception d’un appareil permettant de produire de l’électricité. Son amour profond pour la création de quelque chose de nouveau et d’unique a alimenté son ambition.

Dans une interview avec North Press, Haj Ali a raconté son voyage lorsqu’il étudiait la géologie à l’Université d’Alep en 2011. Cependant, lorsque la guerre en Syrie a commencé, il a dû partir et retourner à Qamishli.

Actuellement, Haj Ali s’occupe d’installer des panneaux solaires, des caméras de surveillance et des réseaux Internet. Pendant le premier confinement dû au COVID-19 en 2020, il s’est retrouvé à passer beaucoup de temps en ligne, ce qui lui a donné l’idée de concevoir une éolienne pour convertir l’énergie éolienne en électricité.

Haj Ali a commencé par esquisser et concevoir le moteur sur papier, en analysant méticuleusement son potentiel en fonction des conditions de vent de la région. Cependant, il n’existait pas de moteurs adaptés disponibles localement.

Sans se laisser décourager, il élabora un plan pour créer un moteur avec un noyau magnétique permanent, bien que les matériaux nécessaires n’étaient pas accessibles localement.

Il a contacté des amis en Allemagne, qui l’ont aidé en commandant les pièces nécessaires en Chine et en les expédiant à Qamishli.

Il a fallu environ trois ans de montage, de démontage et de tests à Haj Ali pour terminer avec succès le moteur. Une fois le moteur finalisé, il a procédé à la conception du corps de la turbine, en créant plusieurs modèles pour s’assurer qu’ils correspondaient à sa vision.

Solution économique

La conception du corps de la turbine a nécessité un investissement conséquent, c’est pourquoi Haj Ali a opté pour une solution économique. Il a réutilisé des barils de pétrole, les a coupés en deux et les a assemblés pour former le cadre de la turbine.

Alors qu’il installait l’éolienne sur son toit, une rafale de vent particulièrement forte lui a fait perdre l’équilibre et est tombé, ce qui lui a valu une fracture du bras. Malgré ce contretemps, Haj Ali n’a pas hésité à poursuivre son projet avec enthousiasme.

Il a précisé que sa motivation pour ce projet était purement motivée par la passion et non par le profit. L’objectif était de créer quelque chose de nouveau et d’unique dans la région, explique-t-il.

L’hiver dernier, il a fait fonctionner l’éolienne avec succès. Il constate qu’avec une vitesse de vent de 17 km/h, elle génère six ampères d’électricité pour la maison. Plus le vent est intense, plus elle produit d’électricité.

Haj Ali reconnaît que l’utilisation de cette turbine dans la ville présente des défis, car des vents forts pourraient potentiellement endommager la turbine ou présenter des risques pour les bâtiments voisins.

Il voit toutefois un potentiel pour l’éolienne dans le domaine agricole. Il suggère qu’elle pourrait être particulièrement bénéfique pour les agriculteurs disposant de puits équipés de pompes (à l’exclusion des pompes submersibles électriques), offrant une solution plus sûre et plus pratique en dehors des zones urbaines.(North Press Agency)