IRAN / ROJHILAT – Le prisonnier religieux kurde de Mahabad emprisonné depuis 15 ans, Khsraw Besharat a été exécuté ce matin à Karaj. Hier, deux autres prisonniers kurdes (Reza Gholamhosseini et Farrokh Khan Mohammadi) ont été exécutés à Ilam. Depuis début 2024, le régime iranien a exécuté des centaines de prisonniers, dont plus de 77 en avril.
Un prisonnier politique exécuté après 15 ans de prison
La condamnation à mort de Khsraw Besharat, un prisonnier religieux kurde de Mahabad, a été exécutée après avoir passé 15 ans dans la prison Ghezel Hesar à Karaj. Il a été transféré à l’isolement deux semaines avant son exécution.
Selon un rapport reçu par l’Organisation Hengaw pour les droits de l’homme le mercredi 15 mai 2024, Khsraw Besharat, emprisonné depuis quinze ans, a été exécuté dans la prison Ghezel Hesar à Karaj.
Coïncidant avec l’exécution de l’un de ses coaccusés, Anwar Khezri, Khsraw Besharat a également été placé à l’isolement le mercredi 1er mai 2024.
Condamnant fermement l’exécution de Khsraw Besharat, l’ONG Hengaw souligne que ce prisonnier politique risquait d’être condamné à mort au terme d’une procédure totalement opaque, injuste et illégale au sein du système judiciaire de la République islamique d’Iran.
Outre l’exécution d’Anwar Khezri ces dernières semaines, quatre autres personnes appartenant au groupe des coaccusés de Khsraw Besharat, à savoir Davud Abdullahi, Ayoub Karimi, Qasim Abeste et Farhad Salimi, ont également été exécutées dans la même prison.
Khsraw Besharat, Farhad Salimi, Anwar Khezri, Qasim Abeste, Davoud Abdullahi, Kamaran Shekha et Ayoub Karimi ont été appréhendés le 7 décembre 2009 par les forces de sécurité et ont ensuite été transférés au centre de détention des services de renseignement de la ville d’Urmia.
La 28e branche du tribunal révolutionnaire de Téhéran, sous la direction du juge Moqiseh, a prononcé la peine de mort contre ces prisonniers. Les charges retenues contre eux dans l’affaire du meurtre présumé d’Abdul Rahim Tina incluaient « action contre la sécurité nationale », « propagande contre le gouvernement », « appartenance à des groupes salafistes » et « corruption sur terre ».
L’audience d’accusation contre ces 7 prisonniers religieux kurdes a eu lieu en mars 2015, les peines mentionnées leur ayant été officiellement communiquées le 25 mai 2016.
Il convient de noter que le verdict a été annulé par la 41e branche de la Cour suprême iranienne, dirigée par le juge Razini, en 2017. Un appel a été interjeté auprès de la 15e branche du tribunal révolutionnaire islamique iranien à Téhéran, où, en juin 2017, Khsraw Besharat et six autres coaccusés ont de nouveau été condamnés à mort par le juge Abolqasem Salvati.
Ce verdict a été confirmé par la 41ème chambre de la Cour suprême iranienne sous la pression répétée du département de renseignement iranien à Ourmia. Le lundi 4 mars 2020, elle a été officiellement communiquée à Mahmoud Walizadeh Tabatabai, l’avocat représentant ces sept prisonniers religieux kurdes.
Ces sept individus ont été initialement incarcérés à la prison de Gohardasht puis transférés à la prison de Ghezel Hesar à Karaj le 1er août 2023, suite à l’évacuation de la prison de Gohardasht.
Deux prisonniers kurdes exécutés à Ilam
Les deux prisonniers kurdes d’Ilam ont été exécutés dans la prison centrale d’Ilam. Les identités de ces deux prisonniers, Reza Gholamhosseini et Farrokh Khan Mohammadi, ont été vérifiées par Hengaw.
Selon un rapport reçu par Hengaw, le mercredi 15 mai 2024, les exécutions ont eu lieu à l’aube du mardi 14 mai 2024. Ces prisonniers avaient été condamnés à mort pour meurtre avec préméditation.
Reza Gholamhosseini, 21 ans, a été arrêté l’année dernière, tandis que Farrokh-Khan Mohammadi, 60 ans, a été arrêté il y a 14 ans. Ils ont tous deux été reconnus coupables par le système judiciaire de la République islamique d’Iran.