« Capturer des décennies de traumatismes à travers l’art » marque l’ouverture de la dernière exposition d’Irfan Yavru, « Cem, Cemaat, Cemiyet » (Rassemblement, Communauté, Société), au Karşı Sanat de Beyoğlu, qui se déroule jusqu’au 11 mai. L’artiste mélange photographies historiques et peinture pour réfléchir à des événements tels que le génocide arménien, le génocide de Dersim et le meurtre de Kemal Kurkut, lors des célébrations du Newroz de Diyarbakır (Amed) le 21 mars 2017.
L’exposition dépeint les souffrances historiques collectives de la Turquie à partir de 1915, mettant en vedette des personnalités telles que Seyit Rıza, un leader kurde alévi de la rébellion du Dersim de 1937-38, et Ahmet Kaya, un musicien kurde contraint à l’exil à Paris. Yavru met en lumière les contextes contextuels de leur vie et leurs fins tragiques.
Les œuvres de Yavru rappellent les moments les plus sombres de la Turquie et incitent à une réflexion sociétale. Son article sur le génocide arménien, par exemple, s’étend jusqu’à un commentaire sur les injustices persistantes, symbolisées par des détails tels que les six trous dans une chaussure, une référence à l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink en 2007.
« L’art peut combler le fossé entre des souvenirs contradictoires », a expliqué Yavru. En incorporant des personnalités politiques de droite et de gauche, il met en lumière des traumatismes nationaux partagés. Ses œuvres encouragent une compréhension qui transcende l’expérience individuelle, visant à cultiver un sentiment de guérison communautaire.
Le deuil collectif peut être transformé en fondement de l’unité, un thème qui résonne profondément dans la société divisée d’aujourd’hui, a déclaré l’artiste.